Amnesty qui accuse NSO Group d'avoir fourni son logiciel aux autorités marocaines afin qu'elles puissent surveiller Omar Radi, un journaliste-militant marocain a été déboutée en appel par la justice israélienne dans une décision rendue publique ce lundi. Estimant qu'Amnesty International n'avait pas fourni la moindre preuve quant aux accusations avancées, la justice israélienne par le biais de la juge Rachel Barkai a rejeté la demande à faire révoquer la licence d'exportation d'un logiciel qualifié « d'espionnage » de la firme NSO, utilisé selon l'ONG « pour espionner les dissidents et journalistes de par le monde et notamment, le Marocain, Omar Radi et que NSO Group avait contribué à ces abus ». Dimanche, le tribunal de Tel Aviv en charge de l'affaire a rejeté la demande de l'ONG. La juge ayant estimé dans la décision rendue publique lundi, « qu'il n'est pas prouvé qu'une tentative a été faite pour surveiller un militant des droits humains en tentant de pénétrer dans son appareil téléphonique et extraire les données personnelles de l'utilisateur». Selon la juge, le département qui contrôle les exportations au sein du ministère de la Défense fait preuve « d'une grande vigilance » avant d'accorder une licence de commercialisation ou d'exportation. Il est de plus « particulièrement sensible à la question des atteintes aux droits humains », a-t-elle ajouté. Selon l'agence Associated Press (AP), la justice israélienne a confirmé « que l'octroi de la licence à une quelconque entreprise a lieu après un processus strict qui se poursuit même après l'octroi de la licence ». Le tribunal a ajouté dans sa décision que « la direction du contrôle des exportations au sein du ministère israélien de la Défense est donc très vigilante avant d'accorder une licence de commercialisation ou d'exportation ». NSO Group pour sa part, a déclaré dans un communiqué qu'il « continuera à travailler pour fournir des technologies aux pays et aux services de renseignement », soulignant que son objectif est « de sauver des vies humaines ». Fondée en 2010, la société affirme que sa technologie est commercialisée par le biais de licences dans le seul but de lutter contre la criminalité et le terrorisme.Le groupe NSO, est une société israélienne spécialisée dans l'informatique « d'espionnage », produit notamment Pegasus, un logiciel permettant non seulement d'accéder aux données d'un smartphone, mais de prendre le contrôle de la caméra ou du micro. Cette décision en Israël place » Amnesty » dans une position peu enviable, car elle apparaît sans preuves concrètes concernant les accusations portées contre le Maroc, ce qui lui a fait perdre un dossier devant la justice. Depuis la publication du rapport d'Amnesty sur le journaliste Omar Radi, le gouvernement marocain a tenté de contacter l'organisation pour obtenir des preuves concrètes des allégations portées à son encontre, mais il n'a reçu aucune réponse convaincante. Le Chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a même fait un courrier en ce sens à la secrétaire général par intérim de l'organisation à Londres, mais cette dernière a répondu par un vague message sans étayer la moindre allégation.