La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin novembre 2022 fait ressortir un déficit budgétaire de 48,1 milliards de dirhams (MMDH), en amélioration de plus de 15,2 MMDH par rapport à la même période de 2021, selon le ministère de l'Economie et des Finances. Comparativement aux prévisions de la Loi de Finances (LF), les recettes ordinaires ont enregistré un taux de réalisation dépassant 102 % parallèlement à un taux d'exécution de 94,6 % pour les dépenses globales, indique le ministère dans un document sur la situation des charges et ressources du Trésor du mois de novembre 2022. Au détail, les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, une hausse de près de 51,6 MMDH ou 23,7 %, comparativement à fin novembre 2021. Les recettes fiscales ont affiché globalement un bon comportement, avec un taux de réalisation de 101,2 %, et une progression de 34,2 MMDH ou 17,9 %, et ce, en dépit de l'augmentation des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux qui ont porté sur un montant total de près de 16,1 MMDH, contre 10,6 MMDH à fin novembre 2021. Pour leur part, les recettes non fiscales, s'établissant à près de 40,6 MMDH, ont enregistré un taux de réalisation de 113 % par rapport aux prévisions de la LF. La SCRT fait ressortir aussi une augmentation des dépenses ordinaires de près de 31,7 MMDH (+13,9 %) et un taux d'exécution de 99 %. Par rapport à fin novembre 2021, cette évolution s'explique principalement par la hausse des charges de la compensation (+20 MMDH) et des dépenses au titre des biens et services (+10,4 MMDH). L'augmentation des charges de la compensation est attribuable, notamment, à la hausse du cours du gaz butane, qui a atteint une moyenne de 754 $/T contre près de 626,9 $/T à fin novembre 2021. Ces charges, qui se sont situées à 38,6 MMDH, comprennent des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport pour un montant de près de 4 MMDH, et ce, dans le cadre des mesures décidées par le Gouvernement pour faire face au renchérissement des cours des produits énergétiques. La progression des dépenses de biens et services recouvre, quant à elle, un montant de près de 5,9 MMDH au titre des « autres biens et services » et un montant de 4,5 MMDH au titre des dépenses de personnel. Les intérêts de la dette ont, pour leur part, connu une hausse de 1,3 MMDH pour se situer à 27,3 MMDH, résultant d'une augmentation des intérêts de la dette intérieure (+1,2 MMDH) et, dans une moindre mesure, des intérêts afférents à la dette extérieure (+150 millions de dirhams MDH). Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire positif de 10 MMDH, contre un solde négatif de près de 10 MMDH à fin novembre 2021. En ce qui concerne les dépenses d'investissement, les émissions ont atteint 75,1 MMDH, contre près de 60,8 MMDH un an auparavant. Comparativement aux prévisions de la LF 2022, leur taux de réalisation s'est élevé à près de 96,3 %. De leur côté, les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un solde excédentaire de près de 17,1 MM.DH, contre près de 7,5 MM.DH à fin novembre 2021. Les ressources des comptes spéciaux du Trésor (CST) tiennent compte d'un montant de 6,5 MMDH correspondant au produit de la Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus, affecté au Fonds d'appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, contre près de 3,9 MMDH à fin novembre 2021. La SCRT est le document statistique qui présente, au nom du ministère de l'Economie et des Finances, les résultats de l'exécution des prévisions de la LF avec une comparaison par rapport aux réalisations de la même période de l'année précédente. Alors que la situation produite par la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) a un caractère fondamentalement comptable, la SCRT appréhende, comme le préconisent les normes internationales en matière de statistiques des finances publiques, les transactions économiques réalisées au cours d'une période budgétaire en décrivant, en termes de flux, les recettes ordinaires, les dépenses ordinaires, les dépenses d'investissement, le déficit budgétaire, le besoin de financement et les financements mobilisés pour la couverture de ce besoin.