La présidente du Centre national du Renseignement (CNI), Paz Esteban s'expliquait depuis 09H00 locales (07H00 GMT) devant la commission parlementaire des «secrets officiels», réunie à huis clos, sur cette affaire à rebondissements. Ciudadanos et Vox, deux partis de la droite dure, voudraient entamer des poursuites judiciaires contre le porte-parole du parti ERC (Gauche républicaine de Catalogne), Gabriel Rufián, pour avoir révélé des informations confidentielles sur l'espionnage aux indépendantistes, exprimées devant la commission des secrets officiels, ce que le dirigeant indépendantiste nie. Le scandale Pegasus a provoqué une crise entre le gouvernement et ses alliés indépendantistes catalans, qui accusent le CNI de les avoir espionnés. Il a éclaté le 18 avril avec la publication d'un rapport identifiant plus de 60 personnes de la mouvance séparatiste dont les portables auraient été piratés entre 2017 et 2020 par le logiciel espion Pegasus, créé par la société israélienne NSO. Des sources au sein des deux formations ont indiqué à l'agence EFE qu'elles étudieraient une action en justice contre M. Rufián, estimant qu'il aurait révélé violé le secret des délibérations de la CSO, incluses dans l'article 598 du Code pénal, qui décrète une peine d'un à quatre ans contre chaque personne qui dévoile des informations « légalement classées comme réservées ou secrètes, liées à la sécurité nationale ». M. Rufián est accusé d'avoir révélé à la presse des secrets d'Etat traités par ladite commission après qu'il eut indiqué devant les médias que les politiciens indépendantistes espionnés sans ordonnance du tribunal auraient été pistés depuis l'intérieur de l'Espagne. Une probabilité fort soutenable selon lui. Toutefois, dans un message sur les réseaux sociaux, il a expliqué que son allusion à « un autre pays ou à une autre agence étatique espagnole » comme étant responsable de l'espionnage est une « interprétation » personnelle. Les deux partis de la droite dure ont soutenu l'action du Centre national de renseignement (CNI) concernant l'affaire Pegasus parce qu'il a agi « dans le cadre de la loi ». Les indépendantistes catalans d'ERC, dont le gouvernement de M. Sánchez dépend au Parlement, ont ainsi estimé que cette affaire pouvait mettre fin à la législature avant son terme, prévu fin 2023.