Le Maroc attaque en justice un journal qui s'est pris à l'engrenage du mensonge au point de s'en faire une seconde nature. Le procès relatif à l'affaire Pegasus, le 26 octobre, est dirigé contre le quotidien communiste qui cherche à faire de son obsession antimarocaine un instrument d'intimidation. Rabat est déterminé à ne pas dépendre de la poignée de fausses nouvelles quotidiennement jetées par des plumes en mal de sensation. À la mort du dictateur sanguinaire Joseph Staline en 1953, le quotidien français l'Humanité a proposé une édition spéciale consacrée à cet homme trempé dans tous les crimes de lèse-humanité avec en Une le titre : «Deuil pour tous les peuples qui expriment, dans le recueillement, leur immense amour pour le grand Staline.» Un hommage rendu à l'artisan des Grandes purges destinées à éliminer ses opposants politiques, réels ou supposés. En 2021, confronté à une riposte judiciaire de Rabat relative à l'affaire Pegasus, la direction du journal organise «une soirée de soutien» au «droit d'informer». Quand la réalité touche de bien près à la farce, ou au cynisme. La sottise venimeuse de certains médias français qui se plaît au chaos pour y régner. Après Forbidden Stories, Le Monde, Radio France, Mediapart et Amnesty International, le quotidien l'Humanité se trouve la cible d'une plainte en diffamation du royaume du Maroc, dans le cadre des fuites controversées du « Projet Pegasus». Paniqués, les meneurs du journal multiplient les initiatives publiques dirigées contre le Maroc. C'est le besoin de paraître, de se draper dans des principes sans consistance, d'assembler les passants, de tenter sans cesse de faire diversion à travers des déclamations usées et bâtardes. L'Humanité multiplie les gesticulations pour chercher à affaiblir l'autorité de la justice française, scinder ses facultés et empêcher que la loi n'agisse. Procédés inacceptables. Le reportage réalisé sur la situation au Sahara, diffusé en fin de semaine, signé par Rosa Moussaoui, a laissé à découvert une ignorance si grande des faits, et une inexactitude d'informations si contraire aux préceptes de l'analyse journalistique fait qu'on s'explique facilement le peu d'importance qu'il a excité parmi les observateurs. Le quotidien communiste fait tout comparaître à son tribunal, souvent plus péremptoire que juste. La preuve ? Donner la parole à l'épouse d'un criminel responsable de la mort atroce de 11 personnes et présenter celui-ci comme un «militant politique». C'est ce qui arrive lorsqu'on contracte le goût des impuretés et des souillures. Le weekend, L'humanité a consacré deux papiers sur le procès à venir, un article et un édito ; qui raisonnent sur les petits détails et s'abstiennent des grandes vérités. Le Maroc, selon des allégations non prouvées, figure parmi les clients de Pegasus. Rabat nie avoir utilisé ce logiciel et a porté plainte pour diffamation contre les principaux instigateurs du «Projet Pegasus» en France. Une enquête bâclée où l'accessoire absorbe le fonds, l'anecdote étouffe le raisonnement, la fiction remplace la réalité, la puérilité et l'embarras nous arrêtent à chaque détail. Pourquoi ce procès ? Pour démontrer que l'affaire Pegasus est une œuvre méprisable, le résumé de tous les excès et de tous les abaissements d'un certain genre de journalisme. Pour mettre fin à des spéculations aussi vulgaires qu'immotivées et pour «que toute la lumière soit faite sur cette enquête qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée». Parce que depuis fin juillet, Rabat a «[mis] au défi les colporteurs d'allégations mensongères et infondées, dont Amnesty International et le consortium Forbidden Stories, ainsi que leurs soutiens et protégés, de fournir la moindre preuve tangible et matérielle, en appui à leurs récits surréalistes». Nous sommes le 25 octobre et pour le moment, aucune preuve concluante n'a été rendue publique. Selon nos constatations, la liste dévoilée contenait à la fois des numéros qui ont été infectés, des numéros qui ont été ciblés, et des numéros qui n'ont pas été ciblés par Pegasus. Pourtant, L'Humanité et d'autres nous vendaient la théorie d'un «espionnage» massif. Autre point troublant : Seule une quarantaine de téléphones ont été testés par le Security Lab d'Amnesty International et son seul argument était d'affirmer que «des traces de Pegasus, portant la signature technique distinctive d'un même client, y ont été trouvés.» Deux questions capitales entre toutes celles qu'on peut poser à ce sujet, semblent n'avoir arrêté L'Humanité que légèrement : Que vaut la méthodologie du rapport qui n'a été validée par le Citizen Lab de Toronto ? Quid des différentes parties de l'enquête dont le sérieux a été contestée dans le milieu de la sécurité informatique ? Barlamane.com a évoqué un autre point problématique : L'authenticité de la liste de plus de 50 000 numéros de téléphone qui, selon nos conclusions, n'ont rien à voir avec le système de Pegasus et ne représentent pas des «cibles», comme évoqué auparavant par les auteurs de l'enquête. Selon la logique de L'Humanité, les plaintes, visant directement ou indirectement le Maroc et NSO Group, déposées en France par de «supposées» victimes du logiciel de surveillance et des organisations non gouvernementales (ONG) sont recevables, et la réaction du Maroc contre L'Humanité et d'autres médias serait injuste. L'acharnement contre le Maroc, érigé en principe de conduite, a ceci de très particulier qu'il est destructeur de toute nuance possible, et au sommet de l'Etat marocain, la diffamation est intolérable. «Le Maroc (...) fait face à une agression délibérée et préméditée. Agrippés à (....) des considérations obsolètes, les ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume ne souhaitent pas que le Maroc demeure la nation libre, forte et influente qu'il a toujours été», a dit le roi Mohammed VI, fin août dénonçant des «attaques méthodiques» contre le pays «de la part de certains pays et d'organisations notoirement hostiles». Aurons-nous bientôt fini avec ces journaux qui côtoient péniblement la déontologie, sans y aborder jamais, qui ont des passions mortifères contre le Maroc, et qui émiettent tout bon sens ? Aurons-nous bientôt fini avec ces mélanges de récriminations et de banalités ? Le procès du 26 octobre est un procès contre la calomnie, la disproportion, le manque de mesure et d'équilibre, contre une certaine presse dont l'Humanité, agonisant, qui se plaît à verser dans le culte du sensationnel en y entraînant ses lecteurs.