Ce prix pour la liberté de l'esprit récompense tous les partisans de «la vérité», a réagi l'organisation de l'opposant russe, mercredi. Le Parlement européen a décerné, mercredi 20 octobre, le prix Sakharov de défense des droits humains et de la liberté de pensée à l'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, a annoncé le président de cette assemblée, l'Italien David Sassoli. «Il a combattu sans répit la corruption du régime de Vladimir Poutine. Cela lui a coûté sa liberté et presque sa vie», a fait savoir sur Twitter le président du Parlement européen qui a également réitéré l'appel de l'institution à «la libération immédiate» de M. Navalny. Le choix d'Alexeï Navalny a immédiatement été salué par le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, sur fond de tensions entre la Russie et les Occidentaux. Ce prix est «la reconnaissance du rôle important qu'il a joué depuis de nombreuses années pour défendre les valeurs de la démocratie et être une voix forte en Russie», a dit le chef de l'Alliance atlantique devant la presse à Bruxelles. «Ce prix Sakharov, c'est, bien sûr, un prix pour vous, les gens pas indifférents qui même dans les périodes les plus sombres, ne craignent pas de dire la vérité», a réagi sur Twitter le Fonds de lutte contre la corruption, l'organisation fondée par l'opposant numéro un à Vladimir Poutine. Incarcéré pour fraude Cette candidature était soutenue par le Parti populaire européen (droite), principal groupe politique du Parlement, et le groupe centriste Renew Europe, troisième force politique, tandis que les groupes des sociaux-démocrates et des écologistes avaient proposé d'honorer les femmes afghanes se battant pour l'égalité et leur liberté depuis que les talibans ont repris le pouvoir. Principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est incarcéré pour fraude dans une affaire largement considérée comme relevant de la répression politique. Il avait failli mourir empoisonné en août 2020, ce que les Occidentaux ont attribué aux services russes. Moscou a nié toute implication. Navalny avait été soigné en Allemagne, ce qui avait tendu les relations entre Berlin et Moscou, puis il avait été emprisonné dès son retour en Russie. Après l'intellectuel ouïghour Ilham Tohti, condamné à la prison à vie en Chine pour «séparatisme», lauréat en 2019, le prix portant le nom du grand dissident de l'URSS Andreï Sakharov avait été attribué en 2020 à «l'opposition démocratique» au président Alexandre Loukachenko en Biélorussie et reçu par sa chef de file Svetlana Tsikhanovskaïa. Lancé en 1988, le prix Sakharov «pour la liberté de l'esprit» récompense chaque année des personnes ou organisations défendant les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Il est doté d'une somme de 50 000 euros.