Il y a quelques semaines, Mohamed Antar Daoud, absent de l'événement, est revenu en terre algérienne, dans la capitale, après avoir été rappelé, sur fond de tensions diplomatiques persistantes entre les deux pays. «Voyou», «Honte à vous», «Vous déshonorez la mémoire des Algériens morts», «On veut une nouvelle Algérie», «Le peuple vous vomit» : La gerbe de fleurs déposée au petit matin du 17 octobre 2021, près de la Seine à Paris par Saïd Moussi, le consul général d'Algérie à Paris, pour commémorer le massacre d'Algériens sous l'autorité du préfet de l'époque Maurice Papon, a été accompagnée de sifflets, de huées et de mots durs contre le représentant du régime algérien. Saïd Moussi a déposé une gerbe de fleurs devant quelques journalistes et policiers, dans une atmosphère de haute tonsion. La sonnerie aux morts a résonné. Puis une minute de silence a été «à la mémoire des morts du 17 octobre 1961», selon des paroles prononcées au micro, a été perturbée. Selon nos sources, Saïd Moussi n'a pas pris la parole et n'est resté que quelques minutes sur place. Samedi, Emmanuel Macron a déclaré à travers un communiqué que «les crimes commis cette nuit-là sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République», désignant celui qui était à l'époque préfet de police de Paris. Cette nuit-là du 17 octobre 1961, une répression – «brutale, violente, sanglante», selon les mots de l'Elysée – s'est abattue sur les manifestants (souvent décrits comme dommages collatéraux du FLN) qui protestaient contre l'interdiction aux Algériens de sortir de chez eux après 20h30. L'ambassadeur Mohamed Antar Daoud, qui a affirmé avant quelques jours qu'«est inadmissible que l'Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec dix-huit consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française» gardera un souvenir mitigé de cet événement, même de loin.