Maati Monjib, accusé de «blanchiment de capitaux» après des informations sur des «transferts importants d'argent» et des propriétés immobilières suspectes, renoue avec ses mises en scène douteuses pour fuir la justice. Il a été condamné avant un an par le tribunal de première instance de Rabat à 12 mois de prison ferme et à une amende de 15 000 dirhams pour atteinte à la sécurité de l'Etat» et «escroquerie». Maati Monjib et les grèves factices de la faim : une histoire d'amour intarissable. Celui-ci a été empêché de se rendre à Paris mercredi 13 octobre après s'être vu refuser l'embarquement à l'aéroport de Rabat-Salé. Visiblement irrité, Monjib a enregistré deux vidéos contenant des mensonges prémédités sous l'enveloppe d'une phraséologie décevante pour documenter l'événement, avec l'arrière-pensée de dire ensuite qu'il ne s'agissait que d'un acte contre lui. Fait troublant, le malade imaginaire a été accompagné de «boucliers humains», l'avocat Abderrahman Benamrou, et les deux activistes sulfureux Fouad Abdelmoumni et Mohamed Reda. Pour quelle raison ? Personne ne le sait. Plusieurs internautes se sont interrogés sur la part disproportionnée que donne Monjib à une simple procédure, sachant qu'il est confronté à de graves accusations. «Cette manière de procéder n'est autre qu'une ruse pour échapper aux poursuites judiciaires dont il est confronté» a-t-on affirmé. Maati Monjib a diffusé, mercredi 13 octobre, un live sur sa page Facebook depuis le parking de l'aéroport Rabat-Salé affirmant «qu'il a informé le juge d'instruction de sa décision de quitter ce jour le territoire national à destination de la France pour se faire soigner, arguant qu'il ne peut bénéficier d'un traitement au Maroc pour la complexité de sa maladie ainsi qu'en raison de la saisie de ses comptes bancaires sur fond d'une décision de la justice». Conformément à sa stratégie habituelle, Monjib crie à la persécution. Selon les sources de Barlamane.com, «Maati Monjib a été empêché d'embarquer sur un vol RAM vers Paris car il ne disposait pas d'une autorisation judiciaire» et dénoncent «la politisation imposée» de son affaire. Monjib a été remis en liberté provisoire en mars 2021 après seulement trois mois de détention. Il avait été condamné à un an de prison ferme pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l'Etat». Le parquet, pour rappel, a été saisi par une unité spécialisée pour «un inventaire de transferts de fonds importants et une liste de biens immobiliers» qui «ne correspondent pas aux revenus habituels déclarés par Monjib et les membres de sa famille», a-t-il ajouté. Auteur de propos qui frôlent le complotisme à sa sortie de prison, les autorités marocaines ont accusé Monjib de «porter atteinte à l'image du royaume en matière des droits de l'Homme» avec des «déclarations irresponsables». «Ces manœuvres abjectes ne sauront dissuader les institutions de l'Etat de poursuivre l'application correcte et ferme des dispositions juridiques à l'encontre de tous ceux qui croient bénéficier de l'immunité juridique pour le simple fait qu'ils détiennent la double nationalité», a averti le ministère de l'intérieur dans un communiqué. Ses soutiens en France et au Maroc ne s'expriment presque jamais sur ses actions liées à la gestion d'un centre qu'il a créé pour soi-disant promouvoir le journalisme indépendant, avant d'être dissous. Sept autres personnes ont été jugés en même temps que Maati Monjib, mais le soutien des organisations internationales de défense des droits humains ne couvre que ce dernier.