Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'atteindre la parité homme-femme dans la sphère politique au Royaume, il est désormais plus que nécessaire d'engager une réflexion sur la façon de préserver les droits constitutionnels des femmes. En effet, et comme en témoignent les résultats des élections du 8 septembre dernier, la représentativité des femmes dans la politique demeure encore très faible, pour ne pas dire médiocre. Lors des retombées électorales du mercredi 08 septembre 2021, le Mouvement pour la démocratie paritaire (MDP) a enregistré un faible pourcentage des candidatures féminines aux élections communales, qui n'a pas dépassé 29,87%, contre 70,13% pour les candidats masculins. Est enregistré également dans les élections régionales 39.79% des candidatures féminines, contre 60,21% des candidatures masculines. Pour le scrutin général, le taux de réussite des femmes constitue moins de 2%, et au niveau de la chambre des représentants, les femmes représentent moins du quart des sièges. Au niveau des élus locaux, seules 5 femmes font partie des listes. Dans un communiqué parvenu à Barlamane.com, le mouvement pour la démocratie paritaire indique que dans le cadre de l'interaction avec une note du Ministère de l'Intérieur concernant les procédures relatives à l'élection des présidents des conseils de régions et des autres membres, le MDP appelle les partis politiques à activer le principe de parité en recommandant des candidatures féminines aux élections des présidents des conseils de régions, et autres postes afin de remédier aux échecs majeurs qui ont accompagné le élections du 04 septembre 2015 dans le renforcement de la représentation des femmes au niveau de la présidence des régions. Et afin de bien activer les exigences de l'article 19 qui stipule que « l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental », le ministère de l'intérieur devrait endiguer des pratiques constatées par les partis politiques qui visent à remplacer les postes attribués aux femmes par des hommes (comme celui de la rédaction de procès-verbaux, et ce, en se basant sur des justifications subjectives et personnelles), estime la même source. L'appel du mouvement s'inscrit dans le cadre de sa contribution à encourager la candidature des femmes à assumer les responsabilités de gestion des affaires au niveau régional et local au premier rang, et pas seulement en tant que membres complémentaires. Ce n'est qu'ainsi qu'il sera possible d'atteindre la parité dans sa dimension régionale et locale. Notons que ces résultats ne laissent pas indifférents les autres pays, qui, eux aussi, estiment que le taux de représentativité des femmes et la question de parité est loin du compte au Maroc. D'ailleurs, et selon un classement de l'Union interparlementaire datant de 2020, le royaume occupe de son côté la 102ème place mondiale, dans la région du Maghreb, il se classe avec sa représentativité de 20,51 % derrière l'Algérie et la Tunisie qui sont à des scores de 25,76 % et 22,58 % au niveau de la chambre basse.