Moratoire sur les expulsions ou les coupures de courant: le gouvernement espagnol a prolongé mardi jusqu'à fin octobre un paquet de mesures destinées à aider les personnes les plus vulnérables à faire face aux conséquences de la pandémie. À l'origine, l'exécutif du socialiste Pedro Sánchez avait adopté ces mesures en mars 2020, lors de la première vague de la pandémie, qui avait particulièrement affecté l'Espagne. Ces mesures, qui devaient prendre fin le 9 août, seront prolongées jusqu'au 31 octobre, a annoncé la porte-parole du gouvernement Isabel Rodríguez, à l'issue du conseil des ministres, alors que le pays est confronté à une nouvelle vague d'infections. Appelé «bouclier social», cet ensemble de mesures comprend notamment un moratoire sur les expulsions de familles qui n'ont plus les moyens de payer leur loyer à cause de la pandémie et une interdiction des coupures d'électricité, d'eau ou de gaz en raison d'impayés. «Espérons que (fin octobre) les indicateurs sanitaires nous diront que nous pouvons faire face à l'avenir sans ce bouclier», a ajouté Mme Rodríguez. Très dépendante du tourisme, l'Espagne a vu son PIB chuter de 10,8% l'an dernier, l'un des pires résultats parmi les pays industrialisés. L'économie a rebondi depuis et devrait croître de 6,5% cette année, selon les prévisions du gouvernement. Afin de limiter les destructions d'emplois, le gouvernement a aussi déboursé des milliards d'euros pour financer un mécanisme de chômage partiel qui a été récemment prolongé jusqu'à fin septembre. Selon des chiffres officiels publiés mardi, près de 200 000 personnes ont retrouvé un emploi en juillet, une chute record du nombre de chômeurs due notamment au rebond du tourisme.