L'Algérie, frappée par une nouvelle vague épidémique aiguë, manque cruellement des médicaments et d'oxygène nécessaires aux malades les plus gravement atteints par la Covid-19. Des histoires épouvantables sont légion partout en Algérie ces derniers temps. Le désespoir conduit les gens à supplier sur les réseaux sociaux qu'on leur trouve des médicaments, des ambulances, des places à l'hôpital, de l'oxygène, des tests, des médicaments. Pire, les es mesures de prévention restent mal respectées et les luttes de pouvoir au sommet de l'Etat dépaysent les pouvoirs publics. L'Algérie a passé commande, selon l'agence officielle, pour l'acquisition de plusieurs unités de production. En attendant, les dons provenant d'Algériens de la diaspora et de simples citoyens affluent pour permettre au pays frappé de plein fouet par la Covid-19 d'éviter une impasse sanitaire, selon des professionnels de santé. Dans les hôpitaux et centres de santé de Sétif, la pénurie d'oxygène – vital pour la respiration artificielle de patients gravement atteints de Covid-19 – a engendré la mort d'une vingtaine de personnes depuis la semaine dernière. Des internautes algériens partagent des vidéos de familles paniquées car ne trouvant pas de lit pour leurs proches, de soignants redoutant les conséquences de la pénurie d'oxygène, et de corps entassés dans des morgues débordées. Les hôpitaux publics, déjà démunis en temps normal en raison d'une mauvaise gestion, d'une corruption endémique et d'un manque de moyens, ont à nouveau appelé à l'aide pour obtenir notamment des équipements de protection et instruments pour la réanimation afin de secourir les malades. Malgré cela, l'Autorité algérienne de l'Audiovisuel (Arav) a appelé les médias à «éviter de se concentrer excessivement sur les nouvelles négatives» dans leur couverture de la crise sanitaire, au moment où l'Algérie est confrontée à une pénurie d'oxygène. De telles informations ne peuvent que «semer la crainte, la hantise et le désespoir au sein de la société, et la situation devient encore plus difficile à traiter», a estimé l'Arav. L'Autorité juge indispensable de «respecter les règles professionnelles, faire preuve de pondération dans la couverture, et d'exactitude dans la diffusion des informations ou des images», notamment lorsque les réseaux sociaux «constituent une source principale d'information». L'Algérie doit faire face à une forte hausse des cas quotidiens de contamination. Depuis le début de l'épidémie, en février 2020, 172 564 contaminations, dont 4 291 décès, ont été officiellement recensées. 1 172 cas ont été enregistrés dimanche. Les chiffres officiels − celui des décès en particulier − ne refléteraient pas la réalité, d'après des témoignages de certains professionnels de la santé rapportés par les médias. Face à cette troisième vague de la pandémie en Algérie, les autorités ont notamment interdit l'accès à certains lieux publics et promis d'accélérer la campagne de vaccination poussive. Près de six mois après les premières vaccinations, seulement 3,5 millions d'Algériens ont été vaccinés. L'Algérie a reçu à ce jour 9 millions de doses de vaccins − russe (Spoutnik), suédo-britannique (AstraZeneca) et chinois (Sinovac et Sinopharm) − et en recevra 9,2 millions supplémentaires en août, a assuré Aïmène Benabderahmane, sans plus de précisions. La pénurie d'oxygène asphyxie actuellement le pays. Des particuliers et certains hôpitaux en manquent cruellement, en raison notamment de problèmes de gestion des stocks, de logistique et de distribution. Des bénévoles ont commencé à distribuer gratuitement des bouteilles d'oxygène à Blida, près d'Alger, zone parmi les plus touchées par la pandémie. Selon le Premier ministre algérien, face à la demande croissante, l'Algérie va acquérir plus de 160 000 litres d'oxygène ainsi que dix unités de production d'une capacité de 20 000 à 40 000 litres par jour. Elle doit faire venir au moins 14 000 concentrateurs d'oxygène dans les prochaines semaines.