L'Algérie connaît une pénurie majeure d'oxygène, alors que l'épidémie, qui flambe de manière exponentielle, a mis à genoux le système de santé. Les établissements doivent désormais refuser les malades. Près de 24 personnes sont mortes de la Covid-19 en Algérie, et plus de 4 100 personnes ont été emportées par la maladie dans le pays depuis le début de la pandémie. La demande d'oxygène dans les hôpitaux est de 30 % supérieure à la production disponible, selon plusieurs sources médicales algériennes. «Le nombre réel de malades ou de morts est plusieurs fois supérieur à ceux déclarés quotidiennement», a pointé Rachid Belhadj, chef de service dans un CHU de la capitale algérienne. Dans la préfecture de Sétif, «il y a eu une vingtaine de morts en 24 heures au niveau du CHU de la la ville, dans la nuit du 24 juillet, en raison du manque d'oxygène» selon des sources médicales. Les hôpitaux de la capitale algérienne sont submergés et connaissent des pénuries de lits, de médicaments, d'équipements et d'oxygène, avec des conséquences irréversibles pour de nombreuses personnes, qui meurent devant les établissements sans pouvoir être soignées. Un bilan cruel que de nombreux experts estiment cependant largement sous-évalué. Les files d'attente de malades et de leurs proches s'allongent devant les hôpitaux des principales villes algériennes, où plus de 1 000 nouveaux cas ont donc été recensés en quatre jours. Les experts, qui estiment que les chiffres pourraient en réalité être plus graves, attribuent cette vague à la mutation du virus et à des événements de masse, en plus du relâchement dans les comportements. Les hôpitaux algériens, même les plus réputés, sont à court de matériel et de moyens pour assurer la prise en charge des personnes atteintes de la Covid-19 et en détresse respiratoire. Les établissements refusent les malades, qui meurent parfois devant leurs portes après avoir attendu des secours en vain, parfois pendant de longues heures.