Le Maroc a accusé l'Algérie de faire obstacle aux espoirs légitimes du peuple kabyle de réaliser l'autodétermination. Déchaînement de la presse algérienne. Le régime algérien a pris l'habitude, depuis quelques années, de se déclarer partisan d'un droit dont il ne veut pas chez lui : l'autodétermination. Le Maroc, lui, soucieux de sa souveraineté, épingle des incohérences de principes, des contradictions de fait, des incompatibilités radicales chez le pouvoir d'Alger, qui ne s'accordent nullement avec les idées qui donnent de la force réelle et de la durée d'une nation. Intervenant lors d'une réunion virtuelle du MNA, le 15 juillet, Omar Hilale avait accusé l'Algérie de s'ériger «en fervent défenseur du droit à l'autodétermination, et de refuser ce même droit au peuple kabyle, l'un des peuples les plus anciens d'Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère». «L'autodétermination n'est pas un principe à la carte. C'est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination», avait pointé le diplomate marocain. Les déclarations premières de M. Hilale ont été singulièrement amplifiées et élargies, et, de ses réponses, destinées à pointer un cas déterminé et une contradiction manifeste, les relais du régime algérien ont en fait une interprétation fallacieuse. Plusieurs supports de la presse algérienne dont Ech Chaâb, Echourouk, El Bilad, El Djazair News, El Djoumhouria, Alger républicain, Algérie News, L'Expression et d'autres ont réagi aux propos de Omar Hilale. Pour ces médias, «les déclarations marocaines pourrait prendre le caractère d'une croisade pour les droits des Kabyles contre une république qui les méconnaît et qui les opprime», «une interprétation arbitraire de mauvaise foi qui outrage la dignité algérienne». L'intervention de Omar Hilale à l'ONU résume admirablement le double discours algérien. Les diplomates du régime, gens d'opportunisme par excellence, et ses hommes politiques, qui portent mal le poids des responsabilités, invoquent le mot d'autodétermination ou le passent sous silence suivant le procédé qui leur paraît le meilleur selon les cas, mais dans le fond, et au point de vue pratique, c'est ce qu'il y a d'intéressant à retenir, c'est que le régime écarte définitivement à la longue toute intervention étrangère dans les affaires et sur le sol de l'Algérie, en s'autorisant une honteuse immixtion dans les intérêts marocaines. Depuis le Maroc, on demande aux Algériens «d'appliquer le droit à l'autodétermination» – que ces derniers prêchent dans le cas des séparatistes du Polisario – également aux «Kabyles et au Sud algérien». Le représentant du du Maroc a même exprimé dans le cadre de la 70e session de l'Assemblée générale de l'ONU, le 27 octobre 2015, le soutien de son pays au droit du peuple kabyle à l'autodétermination. Le numéro deux de la mission permanente du Maroc, Abderrazzak Laassel, avait déclaré qu'il «est regrettable d'entendre certains s'élever pour demander l'application de tel ou tel droit, alors qu'ils privent leurs propres populations de ces mêmes droits. Les aspirations légitimes du peuple autochtone de la Kabylie sont bafouées au 21e siècle, ses droits humains sont violés au quotidien. Ce peuple de huit millions de personnes doit lui aussi jouir de son droit à l'autonomie et à la reconnaissance de son identité culturelle et linguistique», avait soutenu à l'époque le diplomate marocain. L'Algérie est réduite à condamner ce qu'elle défend par la force. C'est ce triste tableau qu'il faut présenter au régime algérien pour lui apprendre ce que coûte le jeu du séparatisme et celui d'attenter à la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité et l'inviolabilité territoriales. Prendre rang et voix pour le Polisario est une faute très coûteuse. Les fiévreuses surexcitations, l'aggravation des malheurs du peuple kabyle, le progrès de la désorganisation publique par les déchaînements antimarocains, l'incohérence d'un pouvoir agitateur mêlant les entraînements de parti aux entraînements de patriotisme, ce sont là les vrais danger. Le régime algérien vit d'illusions entretenues, encouragées par la faiblesse ou la présomption de ses hommes. La réalité politique, c'est une anarchie du pouvoir d'Alger à peine contenue par une élite dénué de légitimité, divisée et dépopularisée par l'insuccès ; les mauvaises passions hostiles au Maroc prêtes à se faire une arme de ses revers et à les aggraver. Salah Dabouz, avocat, ex-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme et président de l'Observatoire des droits et libertés pour l'Afrique du Nord avait déclaré que le régime algérien actuel n'est guère l'expression légale et vivante de la souveraineté nationale. La vérité de l'impasse algérienne a éclaté en traits saisissants, en faits inexorables.