«L'escalade de la répression continue sévir contre toutes les voix de l'opposition en Algérie», a dénoncé Saïd Salhi du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien. Des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes de province, notamment à Tizi Ouzou, en Kabylie (nord-est), en solidarité avec les détenus d'opinion et contre l'approche sécuritaire et répressive du régime, selon les médias locaux et des internautes. «Pas d'avenir avec les gangs (au pouvoir)», ont scandé les cortèges à Bejaïa et Bouira, également en Kabylie. Pour le 9e vendredi consécutif, aucun rassemblement n'a été relevé à Alger, en raison du déploiement quasi-permanent des dispositifs sécuritaires, couplé à la présence des forces de l'ordre, tant en uniforme qu'en civil, en vue d'intimider les contestataires. Notons également que cela coïncide avec le début de la période estivale et de la forte canicule annoncée en Algérie, à partir de ce vendredi. Néanmoins, les Kabyles, adeptes de l'effervescence populaire, ont tenu à dénoncer «l'illégitime régime en place», marquant ainsi le 125e vendredi du Hirak. En effet, d'imposantes marches populaires ont été observées à Béjaïa et à Tizi-Ouzou, durant lesquelles les protestataires ont mis l'accent sur «la perpétuité du régime en place», qui s'attache au pouvoir au détriment des revendications populaires. A cet effet, ils ont scandé «système dégage», «Etat civil non militaire», ou encore «libérez les détenus d'opinion». En outre, des rassemblements, moins imposants, ont été organisés à Mostaganem, Mila et M'sila, reprenant les mêmes dénonciations. Par ailleurs, les citoyens de Khenchela ont expulsé une délégation ministérielle, composée du ministre de l'Intérieur Kamel Beldjoud et celui de l'Agriculture Abdelhamid Hamdani, envoyée par le chef de l'Etat, en raison des incendies ayant ravagé la région, tout en retentissant les slogans phares du mouvement populaire. En réaction, d'imposants dispositifs sécuritaires ont été déployés, en vue de contenir la grogne sociale. Mais encore, à Bab Ezzouar (wilaya d'Alger), des citoyens, en colère, ont bloqué la route, en raison de la persistance du stress hydrique.