Le tribunal d'instruction numéro 3 de Logroño a ouvert une procédure pour déterminer si le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, est entré en Espagne avec de faux papiers lors de son évacuation par l'Algérie le 18 avril. Plusieurs procédures judiciaires ont été ouvertes dans la tentaculaire affaire Brahim Ghali. Outre les plaintes déposées contre lui pour «tortures», «violations de droits humains» ou «disparition forcée», le dossier relatif à l'usage de faux documents officiels pèse aussi sur l'horizon pénal du chef du Polisario. Dans une ordonnance datée du 26 mai et à laquelle le site espagnol ABC a eu accès, «le juge se penche sur une plainte pour un prétendu délit de falsification de documents que Brahim Ghali aurait commis». Pour le juge José Carlos Orga, «les faits examinés présentent des caractéristiques qui font présumer l'existence possible d'un délit de falsification par un particulier d'un document public ou commercial», raison pour laquelle il estime nécessaire d'«engager une procédure préliminaire pour éclaircir les circonstances des faits. et les personnes qui y sont impliquées» Ce n'est pas la seule plainte que Brahim Ghali affronte. Un avocat de Valence en a déclenché une autre pour le même motif, affirmant qu'il y avait des indices d'un crime de falsification de documents. «La Cour nationale a rejeté une plainte similaire la semaine dernière, estimant, d'une part, qu'il n'y avait aucune preuve corroborant l'utilisation de faux documents et, surtout, que s'il y en avait, il ne serait pas de sa compétence de les instruire» affirme ABC. Brahim Ghali a quitté l'Espagne mardi soir sur un vol affrété par le gouvernement algérien après avoir été pressé et sorti de l'hôpital. Son départ est intervenu après la décision d'un juge espagnol – qui l'a entendu mardi dans le cadre de deux plaintes le visant pour «tortures» et «génocide»– de ne prendre aucune mesure coercitive à son encontre, alors que les plaignants réclamaient la confiscation du passeport du dirigeant séparatiste et sa détention provisoire.