Le Parlement marocain a adopté mercredi 26 mai un projet de loi autorisant un usage «médical, cosmétique et industriel» du cannabis, ouvrant la voie à la légalisation de son usage thérapeutique sur son territoire. Le texte, qui vise à encadrer sa production, a été validé à la majorité malgré la fronde des islamistes du PJD. Le Maroc a décidé de légaliser l'usage thérapeutique du cannabis, avec un cadre juridique destiné à permettre à l'Etat de valoriser une culture lucrative actuellement aux mains des trafiquants. Le texte entériné par le Parlement, le 26 mai, prévoit la création d'une «agence nationale de régulation» chargée de «développer un circuit agricole et industriel», avec «périmètres réglementaires», «coopératives d'agriculteurs autorisés» et «plants certifiés». Le but est de «reconvertir les cultures illicites destructrices de l'environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d'emploi», selon le projet de loi diffusé par les autorités. Le projet de loi a fissuré les rangs du parti Justice et développement (PJD, islamiste) qui dirige la coalition gouvernementale : l'ancien chef du de la formation islamiste, Abdelilah Benkirane, figure politique emblématique, a annoncé le «gel de son adhésion» au parti sur sa page Facebook pour contester ce texte qui a donné lieu à des débats intenses au sein du PJD, marqués par quelques échauffourées verbales et des démissions en cascade. «En appui aux efforts de négociations des agricultures avec les industriels, le projet de loi préconise le regroupement des agriculteurs sous forme de coopératives qui seront en charge de signer les contrats avec les industriels et de veiller à la préservation des droits des agriculteurs», a souligné le ministre de l'intérieur Abdellatif Laftit, ajoutant que l'Agence «se chargera également du soutien des agriculteurs et leur permettra de se doter des meilleures méthodes pour une agriculture durable et de s'ouvrir aux expériences mondiales dans ce domaine, en plus de l'acquisition de semences de qualité supérieure.» Le conseil de gouvernement a adopté, jeudi 11 mars, un projet de loi sur «les usages licites du cannabis» autorisant un usage «médical, cosmétique et industriel». Le texte qui doit encore être validé par le Parlement ne concerne pas le cannabis «récréatif», toujours prohibé. Le but est de «reconvertir les cultures illicites destructrices de l'environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d'emploi», selon le texte. Bien supérieurs aux estimations de ce rapport (47 500 hectares en 2018), les chiffres officiels dévoilés font état de «55 000 hectares cultivés en 2019».