En Algérie, les conditions d'arrestation, d'incarcération et de détention des détenus du Hirak rapportées par les avocats confirment des cas de maltraitance, de violence et de torture. Quelques jours après les révélations de Walid Nekiche, le jeune étudiant qui a subi des tortures et des sévices physiques et moraux pendant une semaine de garde à vue, une nouvelle affaire d'abus de maltraitance des détenus du Hirak éclate en Algérie. Algérie Part révèle dans un article publié hier que le détenu d'opinion Sami Dernouni, accusé par le régime d'incitation à attroupement, atteinte à l'unité nationale et atteinte à la sécurité nationale, a déclaré avoir été «violenté, battu, tabassé et dénudé par des officiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la principale branche des services secrets algériens, à savoir l'ex-DRS. Ce jeune détenu du Hirak a décrit minutieusement des séances de torture qui lui ont été infligées par des officiers de la DGSI à la caserne Antar, le célèbre centre opérationnel de l'ex-DRS situé à Ben Aknoun». A la suite de son procès qui s'est tenu hier, les avocats Sami Dernouni ont révélé que ce détenu d'opinion a été «arrêté de façon totalement arbitraire par les services secrets qui l'ont conduit une première fois dans un centre opérationnel à Blida avant de le transférer à Antar». Ils affirment qu'il a été «longuement interrogé et maltraité en raison de ses contacts avec des influenceurs du Hirak établis à l'étranger». «Le dossier de Sami Dernouni est totalement vide et il n'y a aucune preuve qui démontre sa culpabilité ou son implication dans un quelconque crime», ont-ils ajouté. Algérie Part rappelle que Sami Dernouni a été placé sous mandat de dépôt le 7 décembre par le juge d'instruction près de la première chambre du tribunal de Tipaza. «Il avait été interpellé dans des conditions troublantes à Tipaza le 2 décembre 2020. Lorsque Sami Dernouni a été incarcéré à la prison de Koléa, sa famille n'a jamais été informée ou prévenue par les autorités judiciaires. Il était encore porté disparu et ses proches le recherchaient activement», explique-t-on.