Le Maroc a acquis 65 millions de doses des deux vaccins pour lesquels le Royaume a opté, à savoir Sinopharm et AqtraZeneca, et les préparatifs pour le lancement de la campagne nationale de vaccination, qui cible 25 millions de personnes, vont bon train. Un groupe de professionnels de santé, présidé par Pr Mohammed Bouskraoui, doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech et président de la Société marocaine d'infectiologie pédiatrique et de vaccinologie (SOMPIPEV), a ainsi élaboré un document présentant des réponses aux questions les plus posées sur les vaccins anti-Covid. Selon ce document consulté par Barlamane.com/fr, il est pour le moment difficile de trancher sur le temps d'immunité au virus (mémoire immunitaire), car « les essais cliniques n'ont pas été mis en place pour répondre à cette question, et en tout cas, ils n'ont commencé à distribuer que des secondes doses du vaccin il y a quatre mois. Cela deviendra plus clair avec le temps et les volontaires continueront d'être surveillés ». « Les données sur l'immunité contre d'autres coronavirus suggèrent que l'immunité au virus SRAS-CoV-2 pourrait être de courte durée, peut-être de 12 à 18 mois. Le suivi de l'immunité dans les mois et les années à venir sera essentiel », indiquent les chercheurs. Quant au effets secondaires des vaccins anti-Covid, on souligne que le risque zéro n'existe pas. « Ces effets indésirables peuvent être locaux, à l'endroit de l'injection (douleur, gonflement, irritation) ». Ils font partie de la réponse immunitaire vaccinale et diffèrent d'une personne à l'autre et n'ont rien d'inquiétant. « Des effets secondaires plus graves sont eux rarissimes. Il faut également savoir que, si ces vaccins sont autorisés, ils feront ensuite l'objet d'un monitoring constant, beaucoup plus important que pour les autres vaccins mis sur le marché précédemment », assure-t-on. Les effets secondaires surviennent dans les jours, les semaines et les 2 à 3 mois qui suivent la vaccination et ce, lorsque le système immunitaire est activé au maximum. « Un suivi de 6 mois est nécessaire et suffisant pour les identifier. L'autre facteur important pour estimer la sécurité d'un vaccin est le nombre de personnes déjà vaccinées sans signal d'alerte : lorsque le Maroc commencera à vacciner, des dizaines de millions de personnes à risque auront déjà été vaccinées dans d'autres pays. Cela permettra d'identifier – ou non – des effets secondaires nouveaux et inattendus », ajoutent les experts.