Conséquence des mesures anticorruption prises par le président Tshisekedi, la RDC pourra de nouveau exporter sur le marché américain sans taxes douanières. Les Etats-Unis ont redonné un statut commercial préférentiel à la République démocratique du Congo (RDC), mardi 22 décembre, dix ans après le lui avoir retiré en raison d'inquiétudes liées aux droits humains. Dans une proclamation présidentielle, Donald Trump a attribué de nouveau à Kinshasa la possibilité d'envoyer sur le marché américain des exportations sans taxes douanières, «en raison des mesures prises par le gouvernement de la RDC». Selon une loi de 2000, l'African Growth and Opportunity Act (AGOA), les pays d'Afrique subsaharienne peuvent exporter la plupart de leurs biens vers les Etats-Unis sans tarifs douaniers s'ils respectent certains principes liés à l'Etat de droit, au pluralisme politique, aux droits des travailleurs et à l'économie de marché. L'ancien président Barack Obama avait retiré ce privilège à la RDC en décembre 2010. Les responsables de son gouvernement avaient alors invoqué des violations des droits humains par les forces de sécurité congolaises, dont le recours au viol comme arme de guerre. Mais Washington a affiché son optimisme depuis l'élection de Félix Tshisekedi, qui a pris ses fonctions en janvier 2019 à l'occasion de la première passation pacifique du pouvoir en RDC. Le président congolais s'est engagé à lutter contre la corruption endémique dans ce vaste pays miné par la pauvreté malgré ses énormes richesses en ressources naturelles. Parmi les rebondissements spectaculaires depuis son arrivée au pouvoir, son ancien directeur de cabinet Vital Kamerhe, acteur jusque-là intouchable de la vie politique congolaise, a été condamné en juin à vingt ans de travaux forcés pour corruption. Vital Kamerhe avait auparavant été un proche allié du précédent président, Joseph Kabila, homme fort de la RDC pendant dix-huit ans. Depuis près de deux ans, Félix Tshisekedi devait gouverner en coalition avec le camp Kabila, mais ces dernières semaines il a entrepris de se défaire de cet allié encombrant, officiellement pour mener à bien les réformes anticorruption soutenues par les Etats-Unis et l'Union européenne.