Dans un article publié ce lundi 21 janvier 2019, le Washington Post analyse la décision que vient de prendre la cour constitutionnelle congolaise concernant la confirmation de Felix Tshisekedi comme vainqueur de la présidentielle en République Démocratique du Congo (RDC). Le quotidien américain relève la contradiction de ce verdict avec les nombreuses irrégularités ayant entaché cette élection dont notamment le non-respect du droit de vote de tous les électeurs et les preuves de manipulation dont la presse congolaise et internationale se sont fait l'écho.Le très influent journal américain souligne que Martin Fayulu, candidat de l'opposition, s'est immédiatement déclaré président. Il a déclaré que la décision de la cour n'était «qu'un coup d'Etat» tout en appelant à «des manifestations pacifiques», écrit le Washington Post.Le quotidien rappelle que le tribunal a rejeté deux requêtes de Fayulu et d'un autre candidat. Tous deux ont dénoncé les résultats frauduleux et l'interdiction, illégalement, à plus d'un million d'électeurs de voter dans des régions frappées par le virus Ebola et le conflit ethnique. L'auteur de l'article, Max Bearak note que L'Union africaine prévoyait d'envoyer en RDC une délégation de dirigeants ce lundi, mais a annulé cette mission. L'organisation, rappelle-il, avait exprimé de « sérieux doutes » sur la véracité du vote.Le Washington Post souligne les craintes des puissances régionales de voir les troubles provoqués par les élections contestées en RDC dépasser les frontières de ce pays, avec le risque de retour de la violence et des déplacements de population. Au moins 34 personnes ont été tuées depuis la publication des résultats provisoires du 10 janvier, rappelle le quotidien américain citant les Nations Unies.Le journal rappelle aussi que les partis de Tshisekedi et de Kabila ont rejeté les données divulguées de la commission électorale et de la plus grande mission d'observation électorale, appelée Cenco, qui montraient que Fayulu avait remporté les élections du 30 décembre avec environ 60% du total des voix.Le Washington Post reprend le message que lui a transmis Fayulu que l'«arrangement caché» entre Tshisekedi et Kabila pour le «partage du pouvoir» n'est qu'un «secret de polichinelle». Même si les principaux concernés rejettent ces allégations, écrit le journal, le silence de Tshisekedi et la quantité de preuves d'irrégularités dans les élections jettent beaucoup de suspicion sur eux.Le quotidien américain rappelle que dans une interview qui lui a été accordée en décembre 2018, Kabila n'a pas exclu de se porter candidat à la présidence en 2023.La logique d'un accord de partage du pouvoir repose sur l'hypothèse que Tshisekedi président serait moins menaçant pour Kabila que Fayulu, un ancien dirigeant d'Exxon qui a parlé avec force du nettoyage de la corruption, souligne Bearak.Même en dépit des doutes quant à la légalité de la victoire de Tshisekedi, le fait que Kabila ne soit plus président constituerait un réconfort pour de nombreux Congolais, ajoute-il. L'article du Washington Post se termine par cette bonne nouvelle : quelques heures à peine avant que le tribunal ne rende sa décision, le gouvernement congolais a demandé aux entreprises de télécommunication de rétablir les connexions Internet et les services de messagerie, qui avaient été bloqués pendant 20 jours.