L'opposant Félix Tshisekedi, a été proclamé mercredi 9 janvier 2019, vainqueur de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo mais sa victoire a été aussitôt contestée par une partie de l'opposition et mise en doute par la France. Au terme d'une très longue attente, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré Tshisekedi vainqueur avec 38,57% des voix, devant l'autre tête de l'opposition divisée, Martin Fayulu (34,8%). Celui-ci a aussitôt rejeté le résultat et dénoncé un « putsch électoral ». La France a semblé lui donner raison par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. « Il semble bien que les résultats proclamés (…) ne soient pas conformes aux résultats » réels, a-t-il déclaré sur CNews, ajoutant que Fayulu est « a priori » le vainqueur du scrutin du 30 décembre. Cette présidentielle à un tour avait été reportée trois fois depuis 2016. Ces derniers jours, l'opposition et les observateurs de l'Eglise catholique avaient appelé la commission électorale à ne pas trahir « la vérité des urnes », sans être plus explicites. Selon les résultats officiels, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 55 ans, est le président « provisoirement élu » qui doit succéder au chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, 47 ans. Dans sa première prise de parole, Tshisekedi a rendu hommage à Joseph Kabila : « Aujourd'hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l'alternance démocratique dans notre pays. » « Je suis heureux pour vous, peuple congolais. Ce processus tout le monde pensait qu'il allait déboucher sur les affrontements et les violences, à l'effusion de sang », a dit Tshisekedi. Les résultats de la Céni peuvent encore faire l'objet de recours devant la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs. La RDC, plus grand pays d'Afrique sub-saharienne, vit une double situation historique. C'est la première fois qu'un opposant est proclamé vainqueur d'une élection présidentielle après les deux élections de Kabila en 2006 et 2011. C'était aussi la première fois que le président sortant a accepté de se retirer sous la pression de la Constitution et non des armes.Kabila ne pouvait pas briguer un troisième mandat d'affilée.