Le Soudan a dépêché « d'importants renforts militaires » à la frontière avec l'Éthiopie quelques jours après une « embuscade » tendue par l'armée et des milices éthiopiennes à des soldats soudanais, a indiqué samedi l'agence officielle Suna. « Les forces armées soudanaises ont continué d'avancer sur les lignes de front à l'intérieur d'Al Fashaqa » au Soudan, affirme l'agence soudanaise, précisant que les forces armées avaient envoyé d'importants renforts le long de la frontière dans cette région orientale agricole. Des incidents s'y produisent régulièrement avec les agriculteurs éthiopiens qui viennent cultiver sur ce territoire revendiqué par le Soudan. Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui préside aussi la plus haute instance exécutive du pays, s'est rendu pendant trois jours sur les lieux où l'armée a perdu quatre militaires, dont un officier, tandis que 27 ont été blessés, selon des médias soudanais. Le Soudan, et notamment la région frontalière de l'Éthiopie, connaît une grave crise humanitaire avec l'arrivée sur son sol de 50 000 réfugiés ayant fui la guerre dans la région éthiopienne du Tigré, selon l'ONU. Lors d'une visite à Addis Abeba le 13 décembre, le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, s'était entretenu avec son homologue éthiopien au sujet de la reprise des travaux concernant le tracé des frontières entre les deux pays. De son côté, Addis Abeba a tenu à minorer l'importance de l'embuscade, affirmant que l'incident ne menaçait pas la relation entre les deux pays.