Situation tendue le long de la frontière entre le Soudan et l'Ethiopie. Khartoum et Addis-Abeba y ont déployé des renforts de leurs armées respectives. Plusieurs médias soudanais ont fait état de la tension aux frontières soudano-éthiopiennes, après le renforcement militaire des armées soudanaise et éthiopienne le long de la frontière dans l'Etat soudanais de Gadarif. Le journal «Sudan Tribune», citant des sources qualifiées de «bien informées», affirme que la situation augure d'affrontements militaires inévitables du fait de la tension accrue sur place. Selon les sources du journal, ses avions de combat éthiopiens auraient effectué des sorties, les premières du genre, dans les zones frontalières de la région d'Amhara, adjacentes à l'Etat de Gadarif. La même source souligne que des colonnes des forces éthiopiennes affiliées à l'Amhara et aux communes étaient stationnées dans un certain nombre de zones frontalières de la colonie de Shay Bait à l'intérieur du territoire soudanais. Depuis novembre dernier, l'armée soudanaise a redéployé ses forces dans les zones d'Al-Fashaqa Al-Soghra et d'Al-Kubra, et a déclaré plus tard qu'elle avait récupéré ces terres auprès d'agriculteurs éthiopiens qui les cultivaient sous la protection des milices éthiopiennes depuis 1995. Vendredi, un responsable militaire soudanais a nié que son pays était parvenu à un accord sur la frontière avec l'Ethiopie. Le responsable a déclaré dans un communiqué de presse: «Nous ne sommes pas parvenus à un accord sur la frontière avec l'Ethiopie, et dire le contraire est incorrect», faisant état d'un calme prudent à la frontière avec l'Ethiopie. Il a affirmé que «les forces armées soudanaises se sont redéployées sur leur territoire et n'ont pas dépassé ou pénétré le territoire éthiopien». L'Ethiopie accuse le Soudan d'envahir son territoire Mercredi, l'Ethiopie a accusé le Soudan d'envahir son territoire et de violer l'accord signé entre les deux pays en 1972 sur les questions frontalières. Ibrahim Andres, membre de la Commission mixte des frontières entre l'Ethiopie et le Soudan, a déclaré aux journalistes aujourd'hui que le Soudan avait violé l'accord signé entre les deux pays en 1972 sur les questions frontalières. Le responsable éthiopien a ajouté que l'accord stipule un statuquo sur le terrain jusqu'à ce que les deux pays parviennent à une solution à l'amiable du problème frontalier entre eux. Et il a poursuivi que la violation par Khartoum de l'accord en envahissant les terres éthiopiennes, avait entraîné le déplacement de citoyens et endommagé les produits agricoles des agriculteurs éthiopiens. La semaine d'avant, le gouvernement éthiopien a averti Khartoum d'une contre-attaque, quelques jours après que l'armée soudanaise a pris le contrôle de la zone «Al-Fashaqa». Une radio éthiopienne locale se référant à la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Dina Mufti, affirme qu'Addis-Abeba sera alors forcée de lancer une contre-offensive au cas où le Soudan «ne cesse de s'étendre sur le territoire éthiopien».