Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), l'un des principaux partis de l'opposition en Algérie, a dénoncé l'interdiction par les autorités algériennes d'une réunion de son conseil national, prévue ce vendredi à Alger, dénonçant une "dérive totalitaire". Dans un communiqué posté sur Facebook, le RCD a estimé que "la remise en cause du multipartisme se confirme" dans le pays, expliquant que "par cette attitude de vouloir mettre des entraves au débat dans la société, y compris à l'intérieur des structures des partis, le pouvoir semble avoir choisi la politique du pire". Il a ajouté que l'interdiction de la réunion statutaire du conseil national du RCD, programmée pour le vendredi 25 septembre, est "une première depuis la création du parti". Le RCD, qui a rappelé avoir déposé une demande de tenue de cette session du Conseil national auprès de l'administration de la wilaya d'Alger en date du 9 septembre, a dénoncé "cet état de fait" et exprimé l'"engagement sans faille contre tous les autoritarismes". Dans sa réponse à la demande du RCD d'organiser la session de son conseil national, la wilaya d'Alger a signifié son rejet, sans pour autant le motiver. En juin, le ministère algérien de l'Intérieur avait adressé une correspondance au RCD, le sommant de renoncer à certaines activités, sous peine de dissolution. Réagissant à cette missive, qui accuse, entre autres, le parti de tenir "des réunions d'une organisation non agréée", d'héberger des "personnes étrangères au parti à des fins de mobilisation et participation à des actions visant à porter atteinte à l'ordre public" et de lancer des appels répétés à organiser des rassemblements et des manifestations non autorisés, le président du RCD Mohcine Belabbes a qualifié le contenu de cette correspondance de "menace explicite" et " violation de la Constitution et des lois". Le courrier en question liste une série de supputations évasives sans aucune précision sur les faits, déplore le RCD, qui y voit une volonté "de persécution politique et de lynchage médiatique". Dernièrement, le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell avait exprimé la préoccupation de l'UE au sujet de la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Algérie, matérialisée notamment par la détention arbitraire des militants du Hirak, des voix dissidentes et des opposants au régime. Pour sa part, un collectif de partis politiques, d'associations et membres de la société civile, a dénoncé la "persistance des arrestations arbitraires et les lourdes condamnations d'activistes et de journalistes" en Algérie qui s'est transformé au final en un pays de "fermeture politique et de répression". Ce collectif, constitué dans la foulée du mouvement populaire et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la culture et ladDémocratie, l'Union pour le changement et le progrès, le Mouvement démocratique et social et le Front des forces socialistes, ainsi que la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, estime que la répression, conjuguée à la dégradation de la situation socioéconomique du pays, signe l'échec du pouvoir en place. "L'encadrement policier et la répression, aux conséquences déroutantes pour ceux-là mêmes qui cherchent à restaurer le système autoritaire, tout comme l'immobilisme face à la dégradation de la situation socioéconomique et à la paupérisation galopante signent la disqualification du pouvoir dans la gestion politique du pays", explique le collectif dans un communiqué.