Le leader de l'opposition en Algérie, Hocine Aït Ahmed, a fermement dénoncé, dans une correspondance adressée récemment au Haut commissariat des droits de l'Homme, la persistance des violations des droits de l'Homme en Algérie. L'Etat algérien tient un double discours. Au moment où l'Algérie défend, avec tant d'ardeur, le militantisme corrompu de la renégate Aminatou Haidar sous l'étiquette de la protection des droits de l'Homme, les violations des droits de l'Homme persistent dans cet Etat. En marge de la tenue au Maroc de la cinquième édition du sommet Africités 2009, l'Algérie n'a pas permis aux maires algériens et leurs adjoints d'honorer l'invitation qui leur a été adressée en leur interdisant de sortie à l'étranger sans autorisation, selon une information relayée par le quotidien algérien La Tribune. C'est ce qu'affirme, selon la même source, une correspondance du chef de daïra de Ouaguenoune, dans la wilaya de Tizi Ouzou, envoyée au maire de la même localité l'enjoignant de demander l'autorisation avant chaque sortie du territoire national. Cette interdiction n'est pas la première en son genre. Le mois de février dernier, le président de l'Assemblée populaire communale de Ouaguenoune a été interdit de se rendre aux Pays-Bas pour assister à un séminaire sur la pauvreté. Le Front des forces socialistes (FFS) est monté au créneau pour dénoncer cette atteinte à la liberté de circuler. Le président de ce parti algérien de l'opposition, Hocine Aït Ahmed, est sorti, récemment, de son silence pour condamner fermement la persistance des violations graves des droits de l'Homme en Algérie. Dans une lettre adressée, le 9 décembre dernier, à Navanethem Pillay, haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, le leader du FFS a exprimé son exaspération contre le harcèlement juridique et policier contre ses militants, affirme le journal algérien El Watan. Hocine Aït Ahmed a relevé le double discours de l'Algérie en citant la mobilisation des autorités algériennes pour défendre la cause de l'activiste pro-Polisario Aminatou Haidar. «Depuis des années, c'est dans le silence complice des plus grandes démocraties du monde que le peuple algérien est empêché de s'exprimer librement. Médias sous contrôle, espace public monopolisé, société atomisée et mise sous pression policière permanente», dénonce le leader du FFS. Dans sa correspondance, M. Aït Ahmed a critiqué le silence de l'Europe face aux atteintes aux droits de l'Homme en Algérie. «Alors que les ambassades européennes sont mises sous le contrôle quasi exclusif des créatures du régime, de véritables militants des droits de l'Homme souffrent, en plus du harcèlement policier, administratif et judiciaire permanent que leur inflige le pouvoir, de l'indifférence des représentations diplomatiques de l'Union européenne», précise le texte cité par El Watan. A l'âge de 83 ans, Hocine Aït Ahmed demeure la figure de proue de l'opposition algérienne. Cet opposant est né en 1926 à Aïn El Hammam en Algérie. Après avoir été, pendant la guerre d'indépendance algérienne, l'un des principaux chefs du Front de libération nationale (FLN), cet homme politique a démissionné du gouvernement provisoire de la République algérienne et de tous les organes du nouveau pouvoir lors de la crise algérienne de l'été 1962. En septembre 1963, il fonde le Front des forces socialistes (FFS) qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposé par le système du parti unique.