L'Algérie harcèle et persécute les défenseurs des droits de l'homme sur son territoire et en devient l'avocat au Maroc, a indiqué, mardi, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale, devant la 13ème session du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU. Il a indiqué que le pacte international sur les droits civils et politiques que l'ambassadeur algérien a invoqué contre le Maroc est, malheureusement, violé au quotidien par son pays. M. Hilale qui répondait à l'ambassadeur algérien, qui avait critiqué la situation des défenseurs des droits de l'homme dans les provinces du sud du Maroc, a fait savoir que les défenseurs des droits de l'Homme auxquels le diplomate algérien a fait allusion sont des agents que son pays manipule et finance et dont les chancelleries algériennes organisent les activités à travers le monde. L'ambassadeur algérien sait très bien que ces gens ont toujours profité de leur marocanité, des droits et de la démocratie que leur garantit le Maroc, a expliqué le diplomate marocain, ajoutant que ces personnes ont pu se déplacer librement à l'étranger et rentrer dans le Royaume en toute quiétude et sans être inquiétées, tant que leurs activités restaient dans les normes internationales en vigueur et en conformité avec la loi marocaine. Cependant, a-t-il fait remarquer, il a été établi que ces individus complotaient avec une puissance étrangère que l'ambassadeur algérien connaît très bien, dans le but d'une déstabilisation programmée et progressive de l'ordre et de la sécurité au Maroc. Il a rappelé à ce propos que la législation marocaine, à l'instar des autres pays, prévoit des mesures adéquates et conformes aux standards internationaux pour sanctionner les actes d'intelligence de tout citoyen marocain avec les puissances et les organisations étrangères. Dès lors, a-t-il dit, ils ne sont plus des défenseurs des droits de l'Homme, mais des activistes politiques qui doivent répondre de leurs actes devant la Justice. M. Hilale a soutenu que les authentiques défenseurs marocains des droits de l'Homme exercent librement leur mission et interpellent leur pays sans jamais être inquiétés, car, a-t-il dit, le Maroc est un pays de droit qui assume pleinement ses choix démocratiques irréversibles, ce qui n'est nullement le cas de l'Algérie.
Il a indiqué que la Communauté internationale n'est pas dupe ni sur la situation des droits de l'homme en Algérie, ni sur les motifs réels de sa campagne d'instrumentalisation des droits de l'homme au Maroc, notamment dans le contexte de la dynamique de négociations enclenchée grâce à l'initiative marocaine d'autonomie pour la région du Sahara marocain. Après avoir invité l'ambassadeur algérien à se préoccuper, en premier lieu, du traitement que son pays fait subir à ses propres défenseurs des droits de l'Homme, M. Hilale a étayé ses propos en citant des passages d'une lettre que M. Hocine Ait Ahmed, président du Front des Forces Socialistes, avait adressée, le 9 décembre 2009, au Haut Commissaire aux Droits de l'Homme, Mme Pillay. Dans cette lettre, M. Ait Ahmed a notamment souligné que le souci qui motive la campagne que le pouvoir algérien mène en faveur des défenseurs des droits de l'Homme au Maroc, ne s'explique nullement par le respect des droits des peuples et particulièrement le respect de la personne humaine et la protection des défenseurs des Droits de l'Homme. Il a aussi indiqué que "depuis des années, le peuple algérien est empêché de s'exprimer librement", jugeant "scandaleux le traitement réservé en Algérie aux militants pour la démocratie et aux défenseurs des Droits de l'Homme", a précisé M. Hilale. Il a noté que le témoignage de M. Ait Ahmed constitue un véritable réquisitoire par un leader politique algérien du discours tendancieux de l'Algérie sur le Maroc et un appel au gouvernement algérien à défendre et à promouvoir les droits de l'homme en Algérie. L'ambassadeur marocain s'est, en outre, référé au rapport du réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme sur "la liberté d'association dans la région euro-méditerranéenne", de décembre 2009, qui avait indiqué que "les défenseurs des droits de l'Homme continuent de faire régulièrement l'objet de harcèlement administratif ou judiciaire" en Algérie. Il a aussi fait savoir que plusieurs ONG ainsi que la presse algérienne et internationale ne cessent de dénoncer le traitement dégradant que l'Algérie réserve aux leaders politiques Kabyles tant en Algérie que lors de leurs déplacements à l'étranger pour défendre leurs aspirations autonomistes. Certains d'entre eux sont même interdits de retour en Algérie, devenant ainsi des apatrides de facto, a-t-il dit.