La détérioration alarmante de la situation des droits humains en Algérie a été soulevée, encore une fois, dans l'enceinte du Parlement européen sous forme d'une récente question écrite de l'Euro-député Massimiliano Salini, qui a, dans ce sens, interpellé le vice-Président de la Commission européenne, et Haut Commissaire de l'Union pour les affaires extérieures et la politique de sécurité, Josef Borell. L'Euro-député Massimiliano Salini a tenu à rappeler que l'Algérie est partie, depuis 2005, à un accord commercial avec l'UE, ajoutant qu'en 2019, le Parlement européen avait adopté une résolution sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, qui a été aussitôt "condamnée par l'agence de presse officielle APS comme étant « une ingérence flagrante » dans les affaires internes du pays", tout en exprimant l'intention du régime algérien de procéder à une réévaluation de sa coopération commerciale et de son partenariat avec l'UE. La réaction démesurée du régime algérien, à travers son bras médiatique aux ordres, trahit une nervosité et une fébrilité sur fond, note Massimiliano Salini, d'exacerbation de l'instabilité dans ce pays consécutive à la chute vertigineuse des cours du pétrole et aux restrictions sévères imposées à l'importation de l'acier de l'Union européenne, une conjonction de facteurs qui engendre un surcroit de tension et de pression sur les leviers économiques de l'Algérie. C'est dans ce contexte que l'Euro-député a interpellé Josep Borell pour voir si ce dernier a pris des actions relatives aux derniers développements en Algérie, notamment dans le sillage de l'adoption de la résolution du Parlement européen, tout en exigeant l'identification des flux commerciaux qui seront mis en péril à cause de la conjoncture critique que traverse l'Algérie. Rappelons qu'au mois de novembre dernier des groupes politiques pourtant opposés, socialistes et conservateurs, se sont unis pour rédiger ladite résolution dans laquelle le Parlement européen dénonce les multiples violations des droits humains et des libertés individuelles qui ont cours en Algérie. Ces violations des droits humains sont décrites très précisément dans le texte sans concession de la résolution qui détaille nommément l'emprisonnement arbitraire de journalistes, les persécutions envers les minorités, ou encore la répression violente du régime envers les contestataires du Hirak notamment des traitements inhumains ayant entrainé la mort en détention de manifestants battus "sauvagement". A l'issue du vote en session plénière, cette résolution a été adoptée à la majorité des euro-députés. Dans une note analytique, Human Rights Watch a résumé la situation en stigmatisant un régime algérien qui semble "vouloir profiter opportunément de la pandémie du Covid-19 pour essayer de remettre le génie du Hirak dans sa lampe", au moment même où Amnesty International a vivement interpellé les autorités algériennes "afin de mettre fin, sans délai, aux poursuites judiciaires arbitraires visant à museler les activistes du Hirak, sur fond de pandémie du Coronovirus". Les deux organisations des droits de l'Homme ont appelé à la libération immédiate de toute personne visée par les procès sommaires, initiés par la junte militaire algérienne.