Le chef des Affaires étrangères de l'UE, Josep Borrell, a exprimé la préoccupation de l'Union européenne face à la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie, à la détention arbitraire de militants du hirak populaire et d'opposants au régime. « L'UE suit de près la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales en Algérie », a déclaré M. Borrell dans sa réponse aux questions de deux députés européens sur l'arrestation arbitraire de l'activiste du Hirak, Karim Tabbou, et de d'autres défenseurs prodémocratie pour avoir participé au mouvement de protestation pacifique qui secoue le pays depuis février 2019. Dans leurs questions au haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, les députés européens Maria Arena, présidente de la commission des droits de l'homme, et Andrea Cozzolino, chef de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, ont exhorté M. Borrell à faire pression sur les autorités algériennes pour libérer les activistes politiques détenus et de dénoncer les violations systématiques des droits de l'homme en Algérie. «L'UE organise régulièrement des dialogues structurés avec l'Algérie, tant au niveau technique que politique, sur des questions liées aux droits de l'homme, à la sécurité et à la justice», a déclaré M. Borrell. La situation des droits de l'homme en Algérie fait l'objet d'un examen régulier et attentif du Parlement européen. Dernièrement, plusieurs députés ont exprimé leur inquiétude face à la possibilité que les autorités algériennes «exploitent» la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 pour resserrer la répression contre les militants et les journalistes d'Hirak. Le dissident politique Karim Tabbou, l'une des personnalités emprisonnées pour avoir participé au mouvement pacifique du Hirak, devait être libéré le 25 mars. Mais avant cette date, il avait été condamné en appel à une année supplémentaire de prison. Ce verdict arbitraire a provoqué une grande consternation dans le pays et a été condamné par ses avocats. Selon le Comité national algérien pour la libération des détenus, au moins 173 personnes attendent toujours d'être jugées pour avoir participé aux manifestations populaires contre le régime. Plusieurs ONG, dont HRW, Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l'homme, l'Organisation mondiale contre la torture, etc, ont toutes critiqué la répression et le harcèlement incessants des militants des droits de l'homme en Algérie.