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Les Présidents de deux instances du Parlement européen appellent l'UE à une procédure spéciale pour que cessent les violations des droits de l'Homme en Algérie
Les Présidents de deux instances centrales du Parlement européen tirent la sonnette d'alarme sur les violations des droits de l'Homme et libertés fondamentales par les autorités algériennes. La présidente de la Sous-commission des droits de l'Homme du Parlement Européen, Mme. Maria Arena (socialiste belge), et le président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb, M. Andrea Cozzolino (socialiste italien), ont saisi le Haut Représentant de l'Union européenne (UE) pour la politique étrangère et Vice-président de la Commission européenne, d'une «Question prioritaire avec demande de réponse écrite», concernant la condamnation en appel à de la prison ferme, de l'opposant algérien Karim Tabbou et des détenus incarcérés pour avoir participé au mouvement pacifique «Hirak». Tout en qualifiant le verdict d'arbitraire, les deux présidents ont rappelé qu'au moins 173 personnes sont toujours en instance de jugement pour avoir participé aux manifestations, interrogeant l'Exécutif européen sur les leviers que l'UE compte utiliser pour demander aux autorités algériennes de libérer les détenus du Hirak. Dans sa forme, son contenu et son timing, cette démarche sonne comme une véritable alerte exaspérée, sur la gravité des violations et harcèlement que subissent les militants du « hirak » algérien. L'activation de cette procédure spéciale à l'encontre de l'Algérie, vient après une série de condamnations et de rappels à l'ordre, qui ont constitué des camouflets successifs aux autorités algériennes, qui croyaient pouvoir compter sur la pandémie du coronavirus, pour cacher ses exactions systématiques contre les militants pacifiques pour la démocratie et les droits de l'Homme. En effet, le 26 mars, Maria Arena, présidente de la sous-commission des droits de l'Homme, et d'Andrea Cozzolino, président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb, avait déjà rendu publique une Déclaration conjointe dénonçant les exactions des autorités d'Alger. Dans cette déclaration, ils ont souligné que «la condamnation de Karim Tabbou en appel et en l'absence de ses avocats, va à l'encontre de son droit à un procès équitable dont il bénéficie en vertu du droit algérien ainsi que des conventions internationales ratifiées par l'Algérie. L'acharnement judiciaire dont est victime Karim Tabbou est incompréhensible et contraire à l'État de droit. Alors que nous souffrons tous de la crise sanitaire mondiale, nous appelons les nouvelles autorités algériennes à prendre toute la mesure qu'une telle décision pourrait avoir sur l'intégrité physique de M. Tabbou et sur celle de l'ensemble des détenus du hirak ainsi que les risques sérieux en matière de santé publique». Il s'agit de la deuxième fois que les deux responsables qui siègent à la tête de deux instances importantes du Parlement européen (PE) tirent la sonnette d'alarme et appellent à l'utilisation de tous les leviers dont dispose l'UE pour arrêter ce processus de violation des droits de l'Homme dans ce pays voisin de l'Europe. C'est dire que la pression et les condamnations européennes ne cessent pas sur Alger. Faut-il rappeler que le PE avait adopté, le 28 novembre dernier, une résolution condamnant «la situation des libertés en Algérie». Dans cette résolution, le Parlement Européen, qui compte plus de 750 eurodéputés, a condamné les violations massives des droits de l'Homme en Algérie, la violence à l'encontre des militants et des manifestants, les cas de torture avérés et la politique de persécution religieuse qui s'est traduite notamment par la fermeture des églises. La même résolution a appelé les autorités algériennes à mettre fin à toute forme d'intimidation, y compris le harcèlement judiciaire et législatif, l'incrimination, ainsi que les arrestations et les détentions arbitraires à l'encontre des manifestants pacifiques, des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes critiques et des blogueurs, ainsi qu'à prendre les mesures pour garantir leur protection physique et psychologique, leur sécurité et leur liberté de mener leurs activités légitimes et pacifiques. Malgré la transition de façade que les autorités algériennes essayent de vainement véhiculer, les institutions européennes ne sont pas convaincues de la bonne foi, ni de l'engagement réel des autorités algériennes à assurer les bases saines d'une voie démocratique dans ce pays. La prise en charge de la question des prisonniers du Hirak par la présidente de la sous-commission des droits de l'Homme et le président de la délégation Maghreb au Parlement européen, témoigne une nouvelle fois de l'échec flagrant de la diplomatie algérienne à vendre l'illusion d'une démocratie de façade, qui à travers cette interpellation européenne se trouve démasquée au grand jour. Elle sonne aussi comme un désaveu public pour l'Algérie, qui, hier encore, croyait pouvoir se cacher derrière quelques poignées de pseudo association de sa propre création, dans une quête désespérée d'entacher l'élan irrattrapable pris sur elle par le Maroc, consacré, en la personne de son ambassadeur à l'ONU, comme facilitateur du processus de renforcement des organes des Traités des droits de l'Homme des Nations Unies. l ne serait pas étonnant que l'Algérie récidive, comme à l'accoutumée, en se mobilisant pour tenter de museler la vérité en exerçant les pressions auxquelles se sont habituées les institutions européennes et en déversant un torrent d'éléments de langage mensongers, qui ne trompent plus personne.