Dix-neuf personnes ont été blessées et neuf autres interpellées samedi à Alger, lors de l'intervention de la police pour empêcher la marche de protestation que devait mener le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), selon un nouveau bilan rendu public par le ministère algérien de l'Intérieur. Le ministère, qui indique que "des pierres, des chaises et des objets contondants" ont été lancés à partir des fenêtres du siège du parti, en direction des agents de l'ordre public, qui "ont eu à intervenir pour faire respecter l'interdiction de la marche", souligne que "tous ces événements ont entraîné un bilan de huit blessés parmi les policiers, dont deux grièvement, et onze autres parmi les manifestants et les passants". Un précédent bilan officiel faisait état de huit blessés, dont un député RCD et sept policiers, et de cinq arrestations. Le siège du parti a été encerclé par un impressionnant cordon de police antiémeutes, sommant les dirigeants et membres du Parti qui s'y trouvaient à ne pas le quitter. Ces derniers, se limitaient à vociférer des slogans et discours à l'aide d'un haut-parleur à partir des balcons à l'adresse des passants, auxquels les policiers ordonnaient de ne pas s'attrouper devant les locaux du parti. L'itinéraire que devait emprunter la marche, allant de la place du 1er mai jusqu'au siège de l'Assemblée populaire nationale (parlement), a été fermé à la circulation. La wilaya d'Alger avait rappelé, dans un communiqué rendu public jeudi, que "les marches à Alger ne sont pas autorisées", et que "tout rassemblement sur la voie publique est considéré comme une atteinte à l'ordre public". Le RCD avait expliqué dans un communiqué rendu public le même jour, que la marche avait pour objectif immédiat "d'exiger la libération des détenus arrêtés lors des dernières manifestations, la levée de l'Etat d'urgence, la restauration des libertés individuelles et collectives garanties par la Constitution".