Depuis le début de l'année, 139 morts violentes ont été enregistrées dans cette province de l'est de la République démocratique du Congo. Des civils affirmant représenter quelque 70 groupes armés du Sud-Kivu se sont engagés, mercredi 16 septembre, à «cesser les hostilités» dans cette province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC). «L'ensemble des groupes armés du Sud-Kivu s'engagent à cesser les hostilités et à en instruire leurs membres respectifs», selon une déclaration lue à l'issue d'une rencontre de trois jours à Murhesa, près de Bukavu, le chef-lieu provincial. En présence du ministre délégué à la défense, Sylvain Mutombo, la rencontre était co-organisée par l'ONG américaine de résolution des conflits Search for Common Ground. Une précédente rencontre du même genre avait été organisée du 18 au 20 décembre au même endroit : 32 groupes armés s'étaient alors engagés à observer «une cessation des hostilités dès le 23 décembre 2019». Depuis le 1er janvier, 139 morts violentes ont été enregistrées au Sud-Kivu, du fait de tous les acteurs armés dans la province (armée régulière y compris), d'après le baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Un massacre de civils a fait une vingtaine de morts dans le village de Kipupu en juillet, d'après le KST. «Le nouveau gouvernement vous tend les mains», avait lancé le président Félix Tshisekedi aux groupes armés congolais au début de son mandat, en mars 2019. Dix-huit mois plus tard, cet appel tarde à porter ses fruits et les violences continuent : 1 300 personnes tuées et plus de 500 000 déplacées, principalement dans l'est du pays (en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu), en huit mois, selon Michelle Bachelet, la haute commissaire de l'ONU aux droits humains, en juin. Les combattants de la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) attendent la mise en œuvre de l'accord qu'ils ont signé fin février avec des ministres du gouvernement central. La représentante de l'ONU en RDC, Leïla Zerrougui, s'est récemment opposée à l'amnistie des membres des groupes armés et à leur intégration dans l'armée régulière en échange de leur démobilisation.