Le capital humain constitue une clé de la prospérité du continent africain dans une économie mondialisée et numérisée, a souligné le président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi El Idrissi. « Le capital humain est une ressource importante notamment en Afrique et aussi la clé de sa prospérité dans une économie mondialisée et numérisée surtout que le continent africain connaît d'énormes problèmes liés notamment à la qualification des ressources humaines pour leur intégration dans le monde des affaires », a dit M. Sentissi El Idrissi, cité par un communiqué de l'ASMEX sur une visioconférence tenue récemment autour du thème « Capital humain pour un développement réussi en Afrique : défis et enjeux ». Cette rencontre virtuelle a été ainsi l'occasion aux intervenants de débattre de la problématique de l'emploi en général et de celui des jeunes en particulier, lesquels constituent de véritables enjeux en Afrique, ainsi que de l'importance de la gestion des ressources dans le succès de tout projet d'investissement ou de croissance. Ces intervenants ont aussi rappelé que les jeunes sont le plus grand atout de l'Afrique, mais également son plus grand défi. D'après la Banque africaine de développement (BAD), la population du continent s'élève à 1,2 milliard d'habitants et, selon les prévisions, elle aura plus que doublé d'ici à 2050 pour représenter un quart de la population mondiale. En outre, les participants à cette visioconférence ont été tous unanimes pour constater que les entreprises africaines déploient énormément d'efforts pour attirer les meilleurs talents, mais oublient ou négligent bien souvent une bonne partie de ce qui doit les retenir. À ce niveau, il convient de rappeler des prérequis qui semblent non négociables pour la nouvelle génération de cadres africains comme une rémunération et des avantages attractifs, de la visibilité sur les perspectives de carrière, une certaine autonomie dans le travail au quotidien, un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, des opportunités de formation et de développement personnel, une bonne culture d'entreprise et de la diversité dans les équipes y compris dans le management. Selon la Banque Mondiale, le capital humain représente plus de 65% de la richesse de l'ensemble des pays dans le monde entier, mais seulement 41% de celle des pays à faible revenu. Malgré ces chiffres éloquents, plusieurs opérateurs économiques souffrent de pénuries de compétences bien que le chômage soit assez élevé chez les diplômés. C'est dans ce sens que Chams Diagne, Co-founder & CEO Talent2Africa et Youssef Debbagh, Co-founder & Partner Talent2Africa ont insisté sur l'importance pour les entreprises qui cherchent une croissance en Afrique de se rapprocher des ressources locales et de bien cerner leurs besoins en matière de compétence pour la réussite de leurs projets. Le continent regorge certes de ressources et de talents qu'ils soient locaux à la recherche d'opportunités localement ou bien orientés vers les opportunités à l'international et qu'ils s'inscrivent dans la mobilité. Ainsi, M. Diagne a fait remarquer que l'Afrique restera la région la plus jeune du monde, l'âge médian de sa population étant de moins de 25 ans. « Si elle est convenablement gérée, cette population active croissante pourrait donner une forte impulsion à la transformation économique du continent ». Pour sa part, M. Debbagh a mis l'accent sur la nécessité de se faire représenter ou de se faire accompagner dans leur quête de talents africains. « Les missions d'affaires et de prospection sont importantes mais elles ne sont pas suffisantes pour réussir dans le continent il est primordial d'avoir une stratégie claire pour la gestion des ressources ».