Le gouvernement algérien a décidé au soir du 13 juin de maintenir le confinement partiel, tout en allégeant le couvre-feu, dans la plus grande partie du pays, en raison du nombre encore élevé des contaminations au Covid-19 (près de 11.000). Le confinement partiel à domicile reste ainsi obligatoire dans 29 des 48 wilayas (préfectures) du pays, dont celle d'Alger, selon un communiqué officiel qui ne précise pas sa durée. En revanche, le couvre-feu imposé dans ces wilayas est allégé de plusieurs heures : il sera en vigueur de 20h à 5h locales (19h-4h GMT). Le confinement est totalement levé dans les 19 autres préfectures, précise le communiqué. Vendredi 12 juin, le président algérien a écarté tout déconfinement général. Après la reprise de certaines activités économiques et commerciales il y a une semaine, une deuxième phase du déconfinement «progressif» a débuté le 14 juin, sans pour autant englober la totalité des secteurs, la réouverture complète des cafés et restaurants restant pour l'instant exclue, notamment dans la capitale et à Oran, la deuxième métropole d'Algérie. Les établissements scolaires et universitaires, stades, mosquées et salles des fêtes restent fermés. Les rassemblements et les transports entre les provinces sont toujours interdits. Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de lourdes amendes. Selon le dernier bilan du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, publié le 14 juin, 10.919 cas de contamination ont été officiellement recensés en Algérie, dont 767 décès, depuis l'enregistrement du premier cas le 25 février. L'Algérie est l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la pandémie. Selon l'Organisation mondiale de Santé (OMS), plus de 70% des décès sont enregistrés dans seulement cinq pays : Afrique du Sud, Algérie, Nigeria, Egypte et Soudan. «Avant que nous ayons accès à un vaccin efficace, je crains que nous devions vivre avec une hausse constante dans la région, avec des foyers à gérer dans de nombreux pays, comme c'est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie et au Cameroun, qui nécessitent de très fortes mesures de santé publique», a averti le 11 juin le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. Un avertissement qui a fortement déplu à Alger. Samedi 14, le Comité scientifique algérien a «démenti en bloc les conclusions de la Directrice régionale», l'accusant de «manipuler les données quotidiennes de l'OMS concernant les cas de contamination en Algérie».