Au moins trois personnes, dont deux réfugiés, ont été tuées dimanche dans une attaque de jihadistes contre un site abritant des réfugiés maliens à Intikane dans l'ouest du Niger, a annoncé lundi l'ONU. Au moins trois civils, dont deux réfugiés, ont été tués dimanche 31 mai de la main de djihadistes au Niger. Les assaillants ont attaqué un site abritant des réfugiés maliens à Intikane dans la région de Tahoua (ouest du Niger) proche du Mali. Les trois victimes sont « le président du Comité des réfugiés, le président du Comité de vigilance des réfugiés et le représentant du groupement nomade de Tahoua (chef coutumier nigérien) ». Selon le HCR, un gardien « a été enlevé par les jihadistes » qui ont agi selon un « mode opératoire bien réfléchi ». Bourgade nigérienne, Intikane, est une Zone d'accueil de réfugiés (ZAR) où 20 000 Maliens vivent mêlés à la population locale depuis 2013. « Les djihadistes ont infligé des dommages aux installations du camp et ont notamment vidé le magasin de vivres et détruit le système qui ravitaille la zone en eau potable dans un rayon de 40 km », explique l'agence onusienne. Le système hydraulique saboté par les assaillants fournit de l'eau potable aux 20 000 réfugiés maliens, à 15 000 autres déplacés nigériens ayant fui leur village à cause des violences djihadistes, et à toute la population locale vivant dans cette vaste zone désertique, précise-t-elle. Ce raid allonge la liste des camps de réfugiés maliens attaqués par des groupes djihadistes depuis quatre ans au Niger. Vingt-deux soldats nigériens avaient été tués en octobre 2016 à Tazalit lors d'une attaque contre un camp de réfugiés. En 2016, deux morts réfugiés maliens avaient été tués à Tabarey Barey, un autre camp onusien dans la région de Tillabéri. En octobre 2014, neuf membres des forces de sécurité avaient été tués et deux réfugiés blessés dans une attaque similaire dans un troisième camp à Mangaize. Selon l'ONU, le Niger abrite près de 60.000 réfugiés maliens qui avaient fui le Nord du Mali tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l'initiative de la France. L'ouest du Niger est le théâtre d'attaques fréquentes de groupes jihadistes, notamment du groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS). Le Niger doit aussi faire face aux attaques dans l'Est des jihadistes de la nébuleuse Boko Haram. Les violences jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4 000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l'ONU.