Le Roi Mohammed VI a chargé cinq hauts commis de l'État de coordonner la stratégie de lutte contre la pandémie du Covid-19. Jeune Afrique s'est penchée sur les profils de cette équipe d'élite qui mêle politiques, scientifiques et sécuritaires. En premier lieu, Jeune Afrique cite Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé. L'ancien directeur du CHU de Fès ne s'attendait surement pas devoir gérer « la crise sanitaire la plus grave que le Maroc ait jamais connu », écrit le magazine. Jeune Afrique rappelle le dérapage de Khalid Aït Taleb au début de cette phase critique, lors de la conférence de presse du 2 mars « où il démentait l'apparition de cas de coronavirus, quelques heures seulement avant l'annonce officielle du premier cas à Casablanca ». Néanmoins, écrit l'hebdomadaire, le ministre a pu se rattraper malgré « ses appréciations personnelles sur l'administration héritée de son prédécesseur » et a réussi à « enclencher une bonne dynamique au sein du département ». Jusqu'à présent, « la commission scientifique et technique consultative sur les affections respiratoires aigües, montée au sein du ministère, a bien fait ses preuves, écrit Jeune Afrique, ses décisions semblent jusque-là judicieuses pour la définition de protocoles d'identification et de traitement des patients atteints de coronavirus, mais aussi en termes de priorité d'acquisition d'équipements médicaux ». Ainsi, « le royaume garde une certaine avance sur la courbe de la pandémie, avec une capacité hospitalière et des lits de réanimation supérieurs au nombre de cas ». Le deuxième profil est celui d'Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. Il est décrit comme un « ingénieur [qui] connaît les arcanes de la gestion territoriale », celle-ci étant un paramètre clé pour la gestion du confinement obligatoire. Pour préparer l'État d'urgence, les walis des régions ont mobilisé tous les caïds déployés dans les arrondissements administratifs du royaume. Ces caïds ont eu deux missions primordiales : sensibiliser les citoyens aux mesures qui ont été prises, et gérer un recensement officieux pour relever et faire remonter les cas de démunis sociaux à prendre en charge, au fur et à mesure qu'ils remettaient et signaient les dérogations de déplacement. Cela a ensuite servi à la distribution des aides pour les travailleurs de l'informel. Le troisième homme de crise est Abdellatif Hammouchi, directeur de la Sûreté nationale (DGSN) et de la surveillance du territoire (DGST). « Les hommes de Hammouchi veillent à la sûreté, sans compter la protection des sites stratégiques du royaume », écrit Jeune Afrique. Le média fait état de la fermeté de la police judiciaire à l'égard des citoyens qui ne respectent pas le confinement obligatoire. La DGSN a ainsi annoncé avoir interpellé, jusqu'au 12 avril, 28.701 personnes en flagrant délit de violation et de non-respect des mesures de l'État d'urgence sanitaire. Le média aborde également la cellule de suivi et de veille du service de lutte contre les crimes électroniques, mise en place pour se concentrer essentiellement sur les fake news diffusées sur les réseaux sociaux. Placée sous la coupe de la police judiciaire, pilotée par Mohamed Dkhissi, cette unité a déjà interpellé plusieurs présumés auteurs de fausses informations. Le quatrième profil sur lequel se penche Jeune Afrique est Abdelfattah Ouarrak, inspecteur général des FAR. Ce général de corps, « plus habitué à déployer des hommes dans les dunes mouvantes du Sahara que dans les avenues encombrées des villes », a réussi un débarquement des convois militaires dans les villes dans l'après-midi du 20 mars. Un « juste dosage pour être à la fois dissuasif et rassurant », écrit Jeune Afrique. Le dernier profil mais non des moindres, est celui de Mohamed Haramou, commandant de la Gendarmerie royale. Celui-ci a renforcé le déploiement de la Gendarmerie royale, afin de contrôler les déplacements inter-urbains et sécuriser le Maroc rural – rôle que la Gendarmerie royale a toujours assuré. Aussi, « les effectifs de Mohamed Haramou n'ont eu aucun mal à mettre en place l'interdiction des déplacements entre villes dans le cadre des mesures d'État d'urgence, tout en permettant une fluidité des transports de marchandises et autres équipements médicaux », écrit Jeune Afrique. « Cela a eu notamment pour effet de préserver certaines régions du royaume comme Dakhla Oued Eddahab, qui n'a jusque-là enregistré qu'un seul cas de coronavirus. Le monde rural est également relativement épargné par la propagation du virus selon les statistiques », conclut l'hébdomadaire.