Fodil Boumala, figure du mouvement de contestation qui agite l'Algérie depuis plus d'un an, a été relaxé le 1er mars. Placé en détention provisoire depuis septembre 2019, il était notamment poursuivi pour «atteinte à l'intégrité du territoire». L'opposant algérien Fodil Boumala, personnage important du Hirak, a été acquitté en Algérie, a déclaré un de ses avocats. Lors de son procès le 23 février, le parquet avait requis un an de prison ferme contre cet ex-journaliste de la télévision nationale et cofondateur d'un mouvement citoyen d'opposition. «Il a été acquitté. Aujourd'hui, il va rentrer chez lui», a notifié l'un de ses avocats, Zoubida Assoul. En détention provisoire depuis son arrestation mi-septembre, Fodil Boumala était poursuivi pour «atteinte à l'intégrité du territoire», crime passible de dix ans de prison, et «diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national», délit passible d'un an d'emprisonnement. Avant son arrestation, Fodil Boumala était de toutes les manifestations du mouvement populaire de contestation né le 22 février 2019 pour s'opposer à la candidature annoncée à un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, finalement contraint à la démission le 2 avril suivant. Le 3 février 2020, le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) avait décidé de relaxer Samir Benlarbi, une autre figure du mouvement de contestation. Le 27 janvier, le parquet avait pourtant requis trois ans de prison ferme et 50.000 dinars (375 euros) d'amende à son encontre pour «atteinte à l'intérêt national» et «diffusion ou détention de publication portant atteinte à l'intérêt national». Incarcéré depuis le 17 septembre 2019, il avait finalement été libéré quelques heures après l'annonce du verdict. Autre figure majeure de la contestation détenue depuis septembre, Karim Tabbou, à la tête de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non enregistré), sera de son côté jugé le 4 mars, selon Noureddine Benissad, membre du collectif de défense. Il est également inculpé d'«atteinte à l'intégrité du territoire», ainsi que d'«actions violentes» visant à «entraver la circulation de matériel militaire», selon l'avocat.