Environ 140 manifestants, militants ou journalistes, arrêtés notamment pour des écrits sur les réseaux sociaux ou pour le port de l'emblème amazigh, sont toujours incarcérés. Quatre manifestants algériens, condamnés à six mois de prison pour avoir brandi un drapeau amazigh (berbère), sont sortis de prison, lundi 30 décembre, après avoir purgé leur peine. Au total, une trentaine de militants et manifestants du Hirak, le mouvement de contestation en Algérie, arrêtés entre fin juin et début juillet pour des faits similaires, ont été libérés depuis une semaine à l'issue de leur peine de six mois d'emprisonnement, assortie pour partie du sursis pour certains d'entre eux. Tous avaient été condamnés pour «atteinte à l'intégrité du territoire», un crime passible de dix ans de prison, après avoir été arrêtés en possession de drapeaux berbères, emblème interdit quelques jours plus tôt dans les manifestations populaires par les autorités. Environ 140 manifestants, militants ou journalistes arrêtés dans le cadre du Hirak, notamment pour des écrits sur les réseaux sociaux ou pour le port de l'emblème amazigh, sont toujours incarcérés, en détention provisoire ou condamnés à des peines d'emprisonnement. Depuis le 22 février, ces manifestations réclamaient le départ du président Abdelaziz Bouteflika – qui a démissionné en avril après vingt ans au pouvoir –, puis celui de l'ensemble du «système» dirigeant l'Algérie depuis son indépendance en 1962. Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée qui a assumé, jusqu'à son décès le 23 décembre, le pouvoir depuis le départ de M. Bouteflika, avait interdit le 19 juin tout autre drapeau que l'emblème national dans les manifestations hebdomadaires du Hirak. La plupart des tribunaux du pays ont acquitté les porteurs de drapeaux amazigh, parfois après plusieurs mois de détention provisoire, mais un tribunal du centre d'Alger a prononcé de nombreuses peines d'emprisonnement ferme.