Le ministère turc de la Défense a annoncé, lundi, que cinq soldats turcs ont été tués par des tirs d'artillerie de l'armée syrienne dans la province d'Idleb. La Turquie a mis ensuite ses menaces de représailles à exécution, affirmant avoir tué plus de 100 soldats syriens. Au moins cinq soldats turcs ont été tués par des tirs d'artillerie du régime de Bachar al-Assad qui ont visé des positions de la Turquie dans la province d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé le ministère turc de la Défense, lundi 10 février. Ce dernier a précisé que cinq autres militaires avaient été blessés et que les forces turques avaient répliqué à l'attaque. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les bombardements du régime ont visé des militaires turcs déployés sur la base aérienne de Taftanaz. Et lundi après-midi, la Turquie a annoncé avoir « neutralisé » 101 soldats du régime de Damas. Dans son communiqué, le ministère turc de la Défense a déclaré que trois chars et deux canons syriens avaient été en outre détruits, et qu'un hélicoptère du régime avait été « touché » en représailles à l'attaque du régime dans la province d'Idleb. Ces échanges de tirs interviennent alors qu'une délégation envoyée par la Russie, pays qui soutient le régime de Damas, est actuellement à Ankara pour discuter de la situation à Idleb. La semaine dernière, huit personnels militaires turcs avaient été tués par des bombardements syriens à Idleb, provoquant une escalade des tensions. La Turquie avait répliqué par des bombardements nourris, tuant au moins 13 soldats syriens, et menacé les forces de Damas de nouvelles représailles en cas de nouvelle attaque. Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a fait état lundi d'une « vile attaque » contre les forces turques dans la province d'Idleb. « Après l'attaque, il y a une riposte équivalente. Les cibles ennemies ont été immédiatement détruites et le sang de nos martyrs n'est pas resté sans vengeance », a-t-il ajouté. D'après les médias turcs, le président Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu après l'attaque avec son ministre de la Défense, Hulusi Akar. Cette attaque risque de provoquer une nouvelle escalade entre la Turquie et le régime syrien. Après l'échange de tirs la semaine dernière, le président Erdogan avait sommé la Syrie de reculer dans la province d'Idleb, et demandé à Moscou de faire davantage pour contrôler les forces du régime. Le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts depuis 2011 et jeté sur la route de l'exil plus de la moitié de la population d'avant-guerre, plus de 20 millions d'habitants. La situation à Idleb préoccupe particulièrement Ankara en raison de sa proximité avec la frontière turque. Les autorités redoutent qu'une offensive de grande ampleur déclenche une nouvelle vague migratoire vers la Turquie, pays où plus de 3,5 millions de Syriens ont déjà trouvé refuge depuis le début du conflit.