Sur les réseaux sociaux, les internautes critiquent à nouveau le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani. Et ce, après avoir qualifié les Marocains de « pessimistes » quant au rendement et à l'efficacité de son gouvernement. Saâdeddine El Othmani, Secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) et Chef du gouvernement, a indiqué lors d'une réunion partisane tenue à Salé qu'il s'interroge sur les raisons pour lesquelles plusieurs Marocains font part de leur inquiétude quant à l'efficience et la productivité de l'Exécutif. Les internautes n'ont pas tardé de réagir aux propos du Chef du gouvernement en rappelant que l'année 2019 a été caractérisée par une croissance faible, un taux de chômage en hausse et un pouvoir d'achat de plus en plus faible. Le tout dans un climat social tendu. En effet, le mécontentement contre la ligne politique du Chef du gouvernement ne cesse de s'accroître. Selon un rapport de la Banque mondiale de suivi de la situation économique nationale, l'économie marocaine continue de tourner à un niveau inférieur à son potentiel, le secteur agricole non irrigué contribuant à sa volatilité et les autres secteurs enregistrant une reprise timide. En outre, le PIB réel a atteint 2,7% en 2019, sous l'effet du recul de la production agricole. En outre, la dette publique accapare 91% des richesses créées annuellement. D'ailleurs, cette dette a atteint 81.4% du PIB national, comme le souligne le dernier rapport annuel de Bank-Al Maghrib. S'agissant du progrès social, sur 149 pays classés par la Harvard Business School dans la dernière édition de son « Social progress index », le Maroc occupe la 82ème place avec un score de 66,4 points sur 100. Soulignons que cet indice du progrès social classe les pays en fonction des résultats liés à l'environnement social, sur la base d'indicateurs économiques couramment utilisés à cet effet, tels que le PIB ou le revenu par habitant. Cet indice suit les principes énoncés par l'économiste Joseph Stiglitz, prix Nobel de l'économie, sur la manière de mieux mesurer le bien-être et la qualité de vie des sociétés. Le Maroc pâtit ainsi de l'absence d'une politique économique englobant l'ensemble des secteurs, mais aussi de choix d'investissements publics discutables et d'un manque de compétitivité des entreprises nationales. En effet, plusieurs défis colossaux guettent le développement social dans notre pays. Parmi ces défis, le pilotage gouvernemental de toute la politique sociale nationale et la gouvernance du développement social apparaissent au premier plan. Malgré plusieurs chiffres qui font état de cette réalité, on se demande pourquoi Saâdeddine El Othmani s'interroge sur les raisons qui poussent les citoyens à pointer du doigt les anomalies de sa politique gouvernementale. Affaire à suivre …