Le Roi Mohammed VI a présidé l'ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 10ème législature, au Parlement à Rabat, cet-après midi. Le Souverain a prononcé un discours à l'occasion du début de l'année parlementaire 2019-2020 devant les membres des deux chambres parlementaires. Le discours royal s'est articulé autour de 4 axes majeurs : * En premier lieu, la réitération de l'élan de mobilisation et de responsabilité imprimé par le Roi. Le Roi a appelé les parlementaires, et à travers eux l'ensemble de la classe politique, à aborder cette année législative dans la perspective de l'étape nouvelle dont les contours ont été esquissés lors du dernier discours du Trône, à savoir, une mobilisation vigilante, une confiance renforcée, une implication de toutes les forces et les compétences, et surtout, de dépasser les querelles futiles susceptibles de faire perdre du temps et de l'énergie, et de détourner l'attention des priorités, avec une mention spéciale pour la période électorale. * En deuxième lieu, l'obligation d'accomplir une année législative propice à l'action et à l'efficacité, durant laquelle tous les responsables seront tenus à la reddition des comptes et à la responsabilisation. Le discours d'ouverture du Parlement souligne la particularité de cette année législative : elle intervient à mi-mandat parlementaire, suffisamment éloignée du temps des élections et de leurs enjeux et tensions. Le Monarque ainsi appuie sur le fait que «cette année législative doit être marquée du sceau de la responsabilité et du sérieux». * En troisième lieu, le Roi a insisté sur l'urgence de résultats et d'impact pour le citoyen, et le caractère inévitable de la responsabilité et de la reddition des comptes. Les défis prioritaires de la nouvelle étape sont « l'opérationnalisation des réformes, le suivi des décisions, la réalisation des projets. Le gouvernement doit désormais être capable d'induire des impacts concerts dans la vie des citoyens et en termes de dynamisme économique et productif. Cela, insiste le Souverain, relève au premier chef des appareils exécutif et législatif. C'est à eux que revient la conduite des politiques publiques, et ce sont eux qui en sont comptables devant les citoyens. Le Roi a rappelé que le gouvernement, qui a l'Administration sous son autorité, doit veiller à l'exécution efficace des décisions, puisqu'il dispose de tous les moyens nécessaires notamment les données statistiques, les mécanismes d'inspection et de contrôle, pour exécuter ses missions. Ainsi, le Parlement est désormais tenu d'assumer pleinement ses missions de production législative, d'évaluation et de contrôle de l'action du gouvernement dans sa gestion des affaires publiques. «Aucune dérobade n'est possible dans le cadre d'une stricte application du principe de reddition des comptes», met en garde le Souverain. * Le dernier point interpellé par le Roi concerne le secteur bancaire et financier, à travers l'annonce d'un programme spécial d'appui aux jeunes diplômés et de financement des projets d'auto-emploi. Le Souverain a en effet rappelé avec satisfaction que le Maroc dispose d'un secteur bancaire solide, connu pour son dynamisme et son professionnalisme, dont le contrôle et la régulation relèvent d'institutions indépendantes et aux très hauts standards. Ce qui a permis à ce secteur de soutenir la résilience et le développement de l'économie nationale, et aux banques marocaines de se renforcer à l'international, notamment en Afrique. Il adresse cependant un point essentiel, qui est le fait que le secteur bancaire nourrit encore «une perception négative chez certaines catégories de la population, qui voient en lui un organisme ne recherchant qu'un profit immédiat et sans risque». Le Discours a particulièrement mis en exergue les domaines où les banques sont appelées à faire davantage d'effort et d'engagement : l'accès difficile des jeunes entrepreneurs au crédit, le faible accompagnement des diplômés et des petites et moyennes entreprises, notamment lors des étapes de leur création. Le souverain a appelé ainsi à faire évoluer certaines mentalités dans le secteur bancaire. Et comme initiative immédiate, le Roi a invité le gouvernement et Bank Al-Maghrib à travailler avec le groupement professionnel des banques du Maroc pour la mise au point d'un programme spécial d'appui aux jeunes diplômés et de financement des projets d'auto-emploi. Ainsi, ce programme de soutien à l'auto-entrepreneuriat fera l'objet d'un suivi par le souverain, et aura comme axes de : favoriser et élargir l'accès au crédit bancaire, appuyer les petites et moyennes entreprises, notamment exportatrices, faciliter l'accès de l'ensemble des catégories de la population aux prestations et services bancaires. Avec cette interpellation du secteur bancaire et financier, tous les acteurs majeurs du renouvellement du modèle de développement se trouvent ainsi interpellés et mobilisés.