La production des dattes durant la campagne 2011-2012 a atteint 110.180 tonnes, indique un récent communiqué du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime. Selon ce document, ce niveau de cueillette marque une progression de 10% de mieux que la moyenne des cinq dernières années. Ce qui pourrait être imputé au plan de sauvetage des oasis mis en œuvre afin de redonner à la production de dattes sa place dans l'économie locale. Cependant, constatent les services du ministère, la répartition géographique de cette production n'a pas changé, Ouarzazate continuant à fournir la plus grande part de la production nationale: 65.000 tonnes cette année, soit 9.000 de mieux que la moyenne des 56.000 tonnes engrangées lors des 5 dernières campagnes agricoles. Pour le ministère, «cette évolution confirme l'inscription de la filière du palmier dattier dans une nouvelle dynamique insufflée par le Plan Maroc Vert et visant son repositionnement au sein du secteur agricole du pays, plus particulièrement dans les zones oasiennes dans lesquelles elle représente la principale activité agricole». Il rappelle qu'un contrat-programme pour le développement de la filière dattière a été signé en 2010 entre le gouvernement et l'interprofession qui prévoit un ensemble d'actions propres à la replacer au centre du système de production et d'échange et comme source notable de revenu des populations locales. Parmi ces actions de promotion, le communiqué cite la plantation de 1,4 million de palmiers à l'horizon 2014 et 3 millions à l'horizon 2020 et la réhabilitation ainsi que la reconstitution des palmeraies existantes sur une superficie globale de 48.000 ha. Le document mentionne également la création de nouvelles plantations sur une superficie de 17.000 ha à l'extérieur des palmeraies dans l'objectif de réaliser une production globale de 160.000 tonnes en 2020 et 185.000 en 2030 contre 100.000 T actuellement. Objectifs qui représentent quasiment le double de la production actuelle à long terme. Ce plan de remise à niveau prévoit, en outre, le renforcement des disponibilités nationales de vitroplants dont il prévoit de porter la capacité annuelle moyenne de production à 300.000 plants entre 2010 et 2020 contre 60.000 durant le quinquennat 2005-2009. Les ambitions de la filière portent également sur la valorisation d'un tonnage global de 110.000 T, soit près de 70% de la production attendue à l'horizon 2020 et sur le développement des exportations des dattes de qualité supérieure pour atteindre un minimum de 5.000 T en 2020 contre des quantités négligeables réalisées actuellement. Les services du ministère notent que dans la perspective de ces objectifs, les plantations et les opérations de renouvellement des palmeraies dans le cadre du contrat-programme se déroulent dans de bonnes conditions. Ils déclarent que plus de 400.000 palmiers ont été plantés en 2010 et 2011, et qu'il est prévu d'atteindre le même chiffre en 2012, portant ainsi le niveau de réalisation à 28% par rapport à l'objectif fixé à l'horizon 2020. L'importance de la production dattière dans la région, précise le document, vient de ce que l'économie des oasis du sud-est marocain repose essentiellement sur l'exploitation des palmeraies et que l'activité phoenicicole contribue à hauteur de 20 à 60% dans la formation du revenu agricole de plus de 1,4 million d'habitants. Avec une superficie de 48.000 ha, pour un effectif total de près de 4,8 millions de pieds, le palmier dattier représente 4,5% du patrimoine phoenicicole mondial estimé à 105 millions de palmiers.