Ariel Sharon s'est dit prêt à discuter de l'initiative du prince héritier d'Arabie Saoudite, qui prévoit une normalisation entre les pays arabes et Israël en échange d'un retrait total israélien des territoires arabes occupés. «Sharon est prêt à rencontrer tout responsable d'Arabie saoudite », a déclaré Javier Solana, le haut représentant de l'Union Européenne (UE) pour les Relations extérieures, après un entretien à Al-Qods avec le Premier ministre israélien. Et, tout en insistant qu'il ne jouerait pas «les intermédiaires », il a ajouté que Sharon «voulait avoir plus de détails sur la proposition » saoudienne. Solana devait rencontrer mercredi à Jeddah le prince Abdallah pour discuter avec lui de son offre de paix qui continue de faire boule de neige en Israël et dans le monde. Au Caire, le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie ont appelé Israël à « réagir positivement » à l'initiative saoudienne. Le président américain George Bush a lui aussi «fait l'éloge» de ce plan lors d'un entretien téléphonique avec le prince Abdallah. A Paris où Shimon Peres, le ministre israélien des Affaires étrangères, effectue une visite, le président français Jacques Chirac a appelé à « une rencontre directe, sans préalable » entre Ariel Sharon et le président palestinien Yasser Arafat et à un « engagement résolu des Etats-Unis et de l'Europe ». Peres et Chirac ont aussi salué les idées saoudiennes. Pérès a estimé mercredi qu'il y avait désormais «une bonne chance» pour s'engager vers la paix après la proposition du plan saoudien. Il faut «une solution acceptable par les deux côtés, basée sur un compromis », a-t-il noté. « Et je pense que le temps arrive». «Personne ne peut vivre sur une solution comme la «violence » ou la « terreur ». « Il faut chercher une solution pour les colons », a reconnu le chef de la diplomatie israélienne, en plaidant pour un échange de territoires : « Les territoires sur lesquels sont installés les colons resteraient israéliens », tandis qu'Israël « donnerait la même taille de territoire aux Palestiniens ». Par ailleurs, une réunion sécuritaire israélo-palestinienne s'est tenue dans la nuit de mardi à mercredi à Tel-Aviv en présence de représentants américains. La dernière réunion remonte au 21 février. Avant la rencontre, des hauts responsables palestiniens avaient annoncé qu'ils réclameraient la levée du blocus militaire israélien des zones autonomes palestiniennes, selon un calendrier précis. Les deux parties auraient décidé de se réunir prochainement en dépit des vives divergences qui ont marqué la réunion de mardi. L'Autorité palestinienne avait suspendu dimanche les réunions conjointes de sécurité, après que le gouvernement israélien eut décidé de prolonger le siège que l'armée impose au président Arafat depuis le 3 décembre. Après une rencontre avec Javier Solana lundi, M. Arafat a décidé la reprise de ces réunions dont l'objectif est de trouver les moyens de mettre un terme aux violences. D'autre part, neuf Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Ghaza. L'armée d'occupation a mené une incursion dans la localité de Wadi al-Salqa, où elle a capturé deux Palestiniens. Dans la soirée, les soldats ont pénétré de nouveau dans cette localité, ainsi que dans le village voisin d'Abou al-Ajine, et y ont imposé le couvre-feu. En Cisjordanie, une bombe a explosé sans faire de victime au passage d'un autobus israélien près de Beit Lahm. Une attaque revendiquée par les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, un groupe lié au Fatah de M. Arafat. Par ailleurs, Ariel Sharon pourrait rencontrer cette semaine de hauts responsables palestiniens, pour essayer d'aboutir à un cessez-le-feu, a indiqué la télévision publique israélienne. Sharon avait rencontré le 30 janvier à sa résidence à Al-Qods, Ahmed Qoreï, le président du Conseil législatif palestinien, Mahmoud Abbas (Abou Mazen),le numéro deux de l'OLP et Mohammed Rachid, le conseiller économique de M. Arafat.