Les rumeurs se confirment petit à petit sur une fusion entre la FDT (Fédération démocratique du travail) et la CDT (Confédération démocratique du travail). Les dirigeants des deux centrales syndicales s'activent dans les coulisses pour préparer leur union sous l'œil bienveillant de l'USFP (Union socialiste des forces populaires). Le parti qui a rallié les rangs de l'opposition au lendemain des élections législatives du mois de novembre 2011 cherche à retrouver sa place du leader de l'opposition avant l'expérience d'alternance en 1997. Un retour en force du parti de la rose à la fois sur la scène partisane et syndicale ne pouvait pas se faire sans des appuis solides, d'où le projet d'une réunification de la CDT et la FDT. Contacté par ALM, Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT, n'a pas démenti l'information concernant la fusion des deux organisations syndicales. Mieux encore, Azzouzi a déclaré qu'il souhaite que les conditions nécessaires soient réunies bientôt pour que la fusion ait lieu. «Ces derniers mois, la coopération entre les deux syndicats s'est considérablement renforcée. Ceci a poussé les observateurs à évoquer le scénario d'une réunification entre les deux centrales. De notre part, nous souhaitons également que ce scénario puisse se réaliser», a-t-il affirmé. La fusion ne serait ainsi qu'une question de temps. D'ailleurs, la FDT et la CDT ne faisaient qu'un seul syndicat. Mais des divergences entre Noubir Amaoui, l'homme fort de la CDT, et Abderrahmane Youssoufi qui était à l'époque premier secrétaire de l'USFP et Premier ministre du gouvernement, ont fait que Noubir Amaoui claque la porte de l'USFP. Ce dernier ne pouvait pas rester sans un relais syndical et procédera quelque temps à créer la FDT suite à une sécession menée par d'anciens cadres de la CDT en froid avec Amaoui. Ce dernier s'en retrouvera très affaibli certes, mais continuera de s'activer sur la scène syndicale mais également politique en créant le parti du CNI (Congrès national ittihadi). La FDT, quant à elle, réussira très vite à se faire une place au soleil sous l'appui de l'USFP même si elle ne pourra pas faire oublier la CDT. Mais les choses ont beaucoup changé depuis cette date. La sécession n'est plus aujourd'hui qu'un mauvais souvenir. Les deux syndicats coordonnent de plus en plus leur action. Ils avaient d'ailleurs organisé quelques mois auparavant une marche nationale à Casablanca pour protester contre l'action du gouvernement Benkirane. Ils décideront par la suite de boycotter les réunions du dialogue social. Quelle sera alors leur prochaine décision commune ?