Les échanges commerciaux entre le Maroc et la Chine ne dépassent pas les 4 milliards de DH par an. Un volume qui ne répond pas aux ambitions des deux pays. On ne cessera jamais de le répéter. Avec une population de 1,2 milliard, la Chine est un immense marché que ce soit pour le Maroc ou pour le reste de la planète. Les investisseurs les plus avertis ont dépensé des millions de dollars sans pour autant tabler sur des bénéfices à court et à moyen termes. L'enjeu est de taille pour ces opérateurs conscients du développement économique spectaculaire que connaît aujourd'hui la Chine, surtout après son introduction dans l'Organisa-tion mondiale du commerce. Pour le cas du Royaume, les investisseurs sont loin de mettre les bouchées doubles sur le marché chinois. Les échanges économiques entre les deux pays sont faibles. Au titre de l'année 2000, le volume de ces échanges s'est élevé à 3,84 milliards de DH, soit une hausse de 14% par rapport à l'année précédente, apprend-on de la délégation commerciale de l'ambassade de Chine. Ce volume est loin de statuter les responsables et les opérateurs économiques des deux pays. D'où l'objet de la visite royale qui au-delà de l'aspect politique, certes important, avait une dimension purement économique. Le premier secteur ayant fait l'objet de la signature d'une convention est celui du tourisme. Il faut reconnaître qu'à ce niveau, les investissements chinois dans ce secteur se font rares, alors que le potentiel qu'offre le Maroc est important. D'où la nécessité de mettre les bouchées auprès des opérateurs chinois. Ces derniers sont beaucoup plus présents dans la pêche, la production du câble en acier, le négoce, les phosphates et le thé dont le Maroc figure parmi les plus importants importateurs mondiaux. De son côté, le Maroc exporte essentiellement les engrais, les acides phosphoriques et le minerai de cobalt. Comment alors booster les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays ? L'appui de l'Etat est certes crucial, mais c'est aux milieux d'affaires de jouer le jeu. Peu d'entrepreneurs marocains font le nécessaire pour investir les créneaux potentiels de l'économie chinoise. Dans l'ère de la mondialisation économique, le prétexte de l'éloignement géographique n'est plus recevable. Même si le Maroc bénéficie d'une forte notoriété au pays du soleil levant, ce n'est pas suffisant. Cette notoriété a besoin plus que jamais d'être consolidée par la concrétisation des engagements affichés par les deux parties.