La contestation de la décision du gouvernement ne se limite plus aux syndicats et partis de l'opposition. Des membres, au sein même de la majorité, commencent à prendre leurs distances. La récente augmentation des prix des carburants à la pompe continue de faire des remous. L'Organisation démocratique du travail (ODT) annonce l'organisation d'une marche nationale dimanche prochain à Rabat. «Nous allons organiser cette marche de colère pour protester contre la politique antisociale du gouvernement et les défaillances dans ses démarches», lance Ali Lotfi, secrétaire général de l'ODT. Et de poursuivre : «Le dialogue social est voué à l'échec vu les circonstances actuelles. Nous vivons une situation socioéconomique délicate marquée par une hausse du taux de chômage. Mais au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes, le gouvernement adopte un discours populiste et prend des décisions impopulaires». Le syndicat ne compte pas se limiter à l'organisation d'une marche. Son secrétaire général annonce également une grève nationale dont la date n'a pas encore été fixée. Pour donner plus d'ampleur à la marche du dimanche, l'ODT veut y associer d'autres syndicats et partis politiques. M. Lotfi affirme, dans ce sens, que des invitations ont été envoyées à la CDT (Confédération démocratique du travail) et la FDT (Fédération démocratique du travail). Des partis politiques de gauche ont été également conviés, notamment l'USFP (Union socialiste des forces populaires), le PPS (Parti du progrès et du socialisme), le FFD (Front des forces démocratiques) et le Parti travailliste. Pour rappel, il s'agit de la deuxième marche organisée en l'espace de quelques semaines seulement. La CDT et la FDT avaient en effet, organisé à Casablanca une marche nationale. Baptisée «Marche de la dignité», celle-ci avait connu la participation de plusieurs formations politiques notamment de gauche. La manifestation avait connu la participation de plusieurs milliers de personnes. Même si l'ODT compte des secteurs et un nombre d'affiliés moindre que les deux autres centrales syndicales, la marche de dimanche prochain risque d'être suivie en raison des circonstances actuelles. La contestation de la décision du gouvernement ne se limite plus aux syndicats et partis de l'opposition. Des membres, au sein même de la majorité, commencent à prendre leurs distances. L'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) qui est le relais syndical de l'Istiqlal, parti membre de la majorité gouvernementale à critiquer la récente décision de l'Exécutif concernant le carburant. Le bureau exécutif du Syndicat national des professionnels de taxis au Maroc, affilié à l'UGTM, a condamné les dernières augmentations des prix des produits énergétiques. Le syndicat a considérée cette décision comme «un coup dur porté au secteur voire même un recul du gouvernement devant ses engagements de défendre la classe moyenne à travers ses subventions». Les syndicalistes ont également appelé les professionnels du secteur à cesser de payer les redevances des locations des agréments à partir de la fin du mois de juillet prochain.