Et la grève continue ! L'organisation démocratique du travail (ODT) et les Commissions ouvrières marocaines (COM) ont appelé à une grève nationale de 48 heures, et ce les 25 et 26 courant. Tous les services de la fonction publique, les établissements publics et les collectivités locales sont concernés par ce débrayage. Les syndicats avancent comme prétexte «la mascarade des résultats du dialogue social». Ali Lotfi, secrétaire général de l'ODT, affirme que l'augmentation des salaires à 600DH par mois ne correspond nullement à la cherté de la vie causée par un taux d'inflation qui poursuit une courbe ascendante. Chiffres à l'appui, Ali Lotfi précise que les prix ont connu ces trois dernières années une augmentation de 33%. «Ce qui est peu par rapport à une augmentation de 20 DH par jour», ajoute-t-il. Le SG de l'ODT souligne en plus, la décision prise par le gouvernement le 1 mai, la qualifiant de grave. Celle du remboursement des assurés sur la base du prix des médicaments génériques et non pas du médicament princeps. Ali Lotfi fait également allusion à la question des retraités. A l'en croire, le Maroc est le seul pays au monde où les retraités sont délaissés en cas d'augmentation des salaires. Cela constitue «un cas d'exception» ironise-t-il. Autre point souligné par le SG de l'ODT, celui de la promotion exceptionnelle. «Une revendication délaissée par les centrales syndicales, lors du dialogue social», ajoute-t-il. Notons par ailleurs que 8000 médecins internes et résidents, affiliés au syndicat indépendant des médecins du secteur public, vont organiser, mercredi 25 mai, une grande marche vers Rabat en protestation contre le mutisme du gouvernement concernant leur dossier revendicatif. En grève depuis presque quatre semaines, les médecins n'ont cessé de revendiquer «l'équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat national, l'institutionnalisation du dialogue social et la réforme du système de formation et d'évaluation». Notons aussi que le syndicat national de la santé affilié à l'UMT a décidé de maintenir le mouvement de grève les 25 et 26 mai, et ce contrairement aux quatre syndicats de la santé (UNMT, CDT, FDT, UGTM) qui ont renoncé à ce débrayage. El Haj Ouardi, secrétaire général du syndicat national affilié à l'UMT, explique dans une déclaration au journal Al Bayane que «l'offre du gouvernement ne tient pas en considération toutes les catégories du personnel médical». «Entre le dossier revendicatif et la réponse de la commission chargée de ce dossier, il y a tout un hiatus», avance-t-il. Il reprend : «Notre décision de maintenir la grève ne relève aucunement de la surenchère politique. Loin de là, il s'agit, en fait, d'un engagement envers tout le personnel de la santé pour la réalisation de nos aspirations légitimes». Soulignons que le gouvernement a accepté d'aligner les médecins recrutés sur le nombre indiciaire 509 au lieu de 336, avec l'ajout de 2 grades. Cette décision a été prise lors d'un accord signé avec les quatre syndicats (UNMT, CDT, FDT, UGTM), vendredi 20 mai.