La nomi-nation de Mohamed Amine Sbihi à la tête du ministère de la culture a suscité de vives réactions de la part de plusieurs personnalités du monde de l'art, des lettres et du spectacle. Après la comédienne Touria Jabrane, l'agrégé de philosophie Bensalem Himmich, c'est un mathématicien, Mohamed Amine Sbihi, qui occupe le poste de ministre de la culture. Sa nomination le 3 janvier par sa Majesté le Roi Mohammed VI a suscité de vives réactions de la part de plusieurs personnalités du monde de l'art, des lettres et du spectacle (cinéma, théâtre et musique). Leur attente est que le nouveau ministre organise un débat avec eux autour des principaux problèmes dont souffre ce secteur. Il est principalement question du manque d'une véritable politique culturelle globale, de structure et de salles de diffusion, d'instituts de formation artistique, entre autres. M. Sbihi avait déclaré après sa nomination: «La participation à ce nouveau gouvernement est une expérience unique qu'il nous faut réussir. Les Marocains attendent de ce gouvernement de grands changements, la réalisation de grands chantiers. Notre responsabilité est de répondre aux aspirations de notre peuple». Notons que la passation de pouvoir avec son prédécesseur, Bensalem Himmich, s'est déroulée le mercredi 4 janvier, au siège du ministère à Rabat. Aujourd'hui le nouveau ministre devra mettre en pratique ses compétences de mathématicien pour gérer et optimiser les ressources limitées du ministère tout en répondant aux attentes du monde de la culture. Amine Sbihi est né le 24 décembre 1954 à Salé. Professeur de mathématiques actuellement à la retraite, il a enseigné à la Faculté des sciences de Rabat de 1990 à 2005. Ayant poursuivi ses études de troisième cycle à l'étranger, il a obtenu un doctorat en statistique et recherche opérationnelle à l'Université Pierre et Marie Curie – Paris VI ainsi qu'un doctorat en sciences mathématiques, spécialité probabilités et statistiques, à l'Université McGill au Canada. M. Sbihi a entamé son parcours politique en intégrant le Parti du progrès et du socialisme (PPS) en 1975. Vingt ans plus tard, il deviendra membre du comité central. En 2005, il est élu membre du bureau politique. M. Sbihi a assumé diverses hautes fonctions. Ainsi il a été chargé, entre 1990 et 1992, des questions d'ordre pédagogique et organisationnel au sein de la cellule supervisant le projet de l'Université Al Akhawayn au Secrétariat particulier de SM le Roi Hassan II, il s'est vu confier, jusqu'en 1996, la vice-présidence de la même université. Il a également été directeur du cabinet du ministre de l'éducation nationale Moulay Ismaïl Alaoui -qui n'est autre que son beau-frère- dans le gouvernement El Youssoufi et ce de 1998 à 2000. Par ailleurs, M. Sbihi est depuis 1996, conservateur de la Bibliothèque Sbihi de Salé. Il est aussi membre fondateur des associations Al Jisr (1999), Sala Al Moustaqbal (2006) et du Centre d'études et de recherches Aziz Blal (1985).