Hassan Abdelkhaleq, membre du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal, revient sur la violation de l'espace aérien marocain par les autorités espagnoles. Entretien. ALM : D'abord, quelle est votre première réaction par rapport à la dernière incursion espagnole dans l'espace aérien marocain? Hassan Abdelkhaleq : Cet acte est inadmissible, d'autant plus qu'il survient dans une conjoncture d'apaisement de la tension entre les deux pays et de la normalisation de leurs rapports. Nous estimons que les rapports entre notre pays et l'Espagne sont bonnes et sur la voie d'une meilleure entente, notamment depuis la dernière visite du chef du gouvernement espagnol au Maroc. Comment évaluez-vous la réaction du Maroc à cet effet ? Je trouve que notre pays a pris la réaction appropriée qui lui convient et qui reflète son souci de préserver sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, notamment en demandant des explications aux autorités espagnoles. Je souhaite que de tels actes ne se reproduisent plus dans l'avenir. L'Espagne doit prendre en considération les exigences de la conjoncture et tenir compte de la normalisation de ses relations bilatérales avec le Maroc. Est-ce que vous ne voyez pas que sa réaction est faible en termes de défense du territoire national ? Non, au contraire. La position du Maroc était sage et il n'y a pas lieu d'évoquer un quelconque conflit militaire. Car, rien n'indique que l'on s'achemine vers un retour à la tension. Mais, toujours est-il que l'Espagne se doit d'œuvrer davantage pour le maintien du bon voisinage avec notre pays. N'y a-t-il pas dans cette affaire un scénario qui rappelle en quelque sorte celui de l'îlot Leïila ? Non. Car, dans le cas de Leila, il y avait une intention coloniale, puisque les autorités espagnoles ont débarqué sur le territoire marocain muni de leur drapeau. Le dernier survol n'atteint pas ce stade. Et que dire des multiples concessions faites par le Maroc à l'égard de ses voisins espagnols et algériens ? Nous avons toujours prôné une politique de bon voisinage mais cela ne nous a pas empêchés, pourtant, de subir les méfaits des politiques de mauvais voisinage de la part de l'axe AlgerMadrid. Espérons que cela puisse changer.