Grâce à ce Café Politis, des barrières sont tombées et des idées toutes faites ont été renversées. Le pari était audacieux, risqué disaient même certains quand d'autres encore prévoyaient le clash…De clash il n'y a pas eu mais au contraire un débat franc, riche, parfois abrupt, mais toujours de bon niveau et respectueux. La terrasse de la Sqala où se déroule chaque mois le Café Politis» -espace où tentent de se retrouver, de se réconcilier Jeunesse et Politique / Jeunes et Politiques, a en effet été le lieu d'une rencontre entre responsables et jeunes, pour un débat qui a duré 160 minutes !!! Il s'agissait pour cette 5ème édition de réussir le «virage» du Café Politis, après 4 éditions lui ayant permis d'obtenir une réelle crédibilité-chacun sait que dans notre pays on est toujours très suspicieux à l'égard des initiatives nouvelles- il lui fallait franchir un cran et faire en sorte que les politiques constatent que venir à la rencontre de jeunes dans cet espace de libre parole, ce n'était pas « descendre dans l'arène » mais bel et bien participer à une nouvelle forme de «démocratie participative», de démocratie directe, inédite chez nous Pour cela il fallait réussir à ce que la parole s'exprime librement, que le débat demeure courtois et respectueux tout en étant contradictoire, et surtout il fallait montrer à ceux qui ne le savaient pas -ou ne voulaient pas le savoir- que le degré de conscience de notre jeunesse, le niveau de réflexion, d'idées, de débat était de grande qualité. La terrasse extérieure de la Sqala qui sert de décor au Café Politis était bondée, donc, jeudi dernier : plus de 350 personnes –en très grande majorité des jeunes y avaient pris place, toutes origines confondues, de nombreux Français vivant au Maroc étaient là, toutes religions puisque nos compatriotes de confession juive ne ratent pas ce rendez-vous et toutes conditions sociales, bref le Maroc dans sa diversité. Pour l'occasion des journaux étrangers avaient même envoyé leurs correspondants… Le thème de l'engagement politique servait de «toile de fond» à ce débat et même si les échanges ont été parfois vifs, même s'il y a eu des «hors sujets»...le dialogue a été de très bon niveau et c'est en définitive la démocratie qui est sortie renforcée de cet exercice. Le public a été à la hauteur du défi et il faut reconnaître que les invités -et notamment les ministres- ont parfaitement «joué le jeu», en effet outre le président de l'association Alternatives, Abelmalek Kettani et Salaheddine Aboulghali, président du conseil provincial de Mediouna –tous les deux très pédagogues– deux ministres avaient accepté de venir dialoguer avec la jeunesse - deux femmes d'ailleurs- Mesdames Yasmina Baddou et Nouzha Skalli. Par leur pugnacité, leur franc-parler, leur courage aussi il faut le dire, elles ont réussi à faire «passer le courant» et donner une image des politiques différente des clichés et stéréotypes largement répandus. De leur côté ce sont les jeunes qui ont le plus pris la parole dans le public, questions pertinentes, contributions, doutes voire scepticisme… se sont exprimés, mais aussi espoir, intérêt, envie d'aller de l'avant…bref la palette complète de l'état d'esprit de notre jeunesse. Bien sûr les reproches ne manquaient pas mais les invités ne se sont, à aucun moment, défilés et au bout du compte c'est à un vrai début de «réconciliation» que nous avons assisté. Grâce à ce Café Politis, des barrières sont tombées et des idées toutes faites ont été renversées, il peut et il doit aujourd'hui devenir un rendez-vous incontournable de la classe politique de notre pays (ministres, chefs de partis, élus locaux, maires, candidats...) avec les citoyen(ne)s et plus particulièrement la jeunesse. La démonstration que «c'est possible» a été faite !