Vendredi soir vers 19 heures, une centaine de personnes se retrouvaient sur l'esplanade de La Sqala à Casablanca, générations mêlées –dont une majorité de jeunes- origines plurielles, nationalités diverses… Vendredi soir vers 19 heures, une centaine de personnes se retrouvaient sur l'esplanade de La Sqala à Casablanca, générations mêlées –dont une majorité de jeunes- origines plurielles, nationalités diverses…pour participer à la première édition du «Café Politis» organisé par 3 associations : Marocains Pluriels, Jeunes Citoyens et La Sqala. Organisé sous la forme des cafés littéraires, le « Café Politis» est un lieu convivial où les participants sont invités à s'exprimer librement, à s'écouter et à débattre dans le respect de l'autre. Les thèmes choisis pour cette série de rencontres qui seront organisées chaque mois, tournent autour de l'engagement, la participation à la vie de la cité, la citoyenneté, la politique… L'objectif principal étant justement de tenter de «réconcilier» la jeunesse et la politique, au sens noble du terme. Les invités de cette «première» étaient Sanaa ElAji, écrivaine et journaliste, Driss Jaydane, auteur, et le journaliste Rachid Hallaouy pour l'animation. D'entrée de jeu il était clair qu'ils ne souhaitaient pas être «les savants» qui distillent leurs interventions devant un public, mais au contraire des sortes de «Grands Témoins» qui sont en interaction et initient un dialogue participatif avec des «auditeurs – acteurs» .Et de fait, c'est cet esprit qui a prévalu et qui sera le fil rouge de tous les prochains «Cafés Politis».Ce qui frappait les esprits était l'évidente envie du public de parler, l'envie d'exprimer leurs idées, leurs opinions mais aussi leurs doutes ou leurs questions, le débat a ainsi duré plus de deux heures : débat contradictoire, respectueux et particulièrement riche. Autre fait marquant - et prometteur- les jeunes se sont très largement exprimés, visiblement ils n'avaient guère l'habitude de prendre la parole en public mais se sentant en confiance, ils ont pris le micro et ont donné leur avis en toute franchise. Cette affluence de jeunes et le débat qui a largement tourné autour de l'engagement pour le Maroc de demain, pour un Maroc nouveau, m'ont mis la puce à l'oreille et je me suis mis à espérer un fort taux de participation au référendum du 1er juillet. J'avoue que ma préoccupation n'était pas le pourcentage du «Oui» («le terrain» m'ayant fait sentir – notamment dans la semaine précédant le scrutin- que ceux qui se déplaceraient pour participer au vote iraient pour le «Oui» d'où la logique de ce 98% ) mon souci de patriote était donc bel et bien le nombre d'électeurs qui répondraient présent… Dès le vendredi matin où avec un certain nombre de jeunes militants associatifs, nous avions décidé de «tourner» dans plusieurs bureaux, j'ai senti que l'affluence serait au rendez-vous. Beaucoup de monde très tôt le matin, de nombreux jeunes, et une véritable mobilisation qui émanait des quartiers m'ont laissé penser que le taux de participants serait fort…Plus de 70% ! Un réel succès populaire ! Le plus réconfortant étant les enseignements que ce pourcentage nous livre : la relation Roi- Peuple, Peuple-Roi est d'une solidité palpable, l'enjeu du référendum a été parfaitement saisi, les changements induits par la réforme ont été mobilisateurs, notamment parce que les Marocains ont senti qu'il s'agissait d'une porte ouverte sur l'avenir, et surtout la participation des jeunes a été réelle, ce qui permet d'espérer le meilleur : renouvellement de la classe politique, préoccupations de la jeunesse prises en compte, jeunes en position éligible sur les futures listes de candidats, émergence de nouveaux thèmes de campagne tels la culture, la politique de la ville, la dignité, etc . Bien sûr rien n'est acquis mais dorénavant C'EST POSSIBLE ! Une déception cependant, l'attitude des jeunes du 20 février (les groupuscules les soutenant m'important peu) .Que d'occasions perdues, que de rendez vous ratés, que de possibilités méprisées… pourquoi faut-il qu'à présent ils s'enferment dans le pitoyable. Mauvais «perdants» ils se disent «déçus du peuple marocain» et affirment que les Marocains ont «trahi la révolution».Quel aveuglement, quelle méconnaissance de notre réalité! En contestant jusqu'aux chiffres sans apporter la moindre preuve – alors que 500 journalistes accrédités n'ont relevé aucune infraction- ils font insulte au peuple marocain et se condamnent durablement à être «hors jeu», on ne méprise pas impunément la voix d'un peuple ! «20 Févriéristes» que n'entendez vous «sawt Chaab» ?