Le rendez-vous annuel «Banks in Transition» se déroule cette année dans un contexte particulièrement tendu, avec la crainte désormais réelle que des pays fassent défaut sur leur dette. Les dirigeants des grandes banques européennes se sont réunis hier, lundi 5 septembre, à Francfort pour une conférence de deux jours axée sur les perspectives de la crise de la dette dans la zone euro. Le rendez-vous annuel «Banks in Transition» se déroule cette fois-ci dans un contexte particulièrement tendu, avec la crainte désormais réelle que des pays fassent défaut sur leur dette. Les investisseurs ont déserté les marchés d'actions et les introductions en Bourse, oxygène des banques d'investissement, se font désormais très rares. Les valeurs bancaires européennes sont en forte baisse lundi et se dirigent de nouveau vers les plus bas de deux ans touchés en août. Le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, a ouvert la conférence par une intervention sur l'évolution du contexte économique et de la régulation. «L'horizon du secteur financier dans son ensemble (...) est assez limité. Les perspectives de croissance des revenus sont limitées à la fois par la situation actuelle et les problèmes structurels», a-t-il dit. Il a également souligné que certaines banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au prix du marché. Il a ajouté que la volatilité des marchés demeurerait aussi longtemps qu'il y aurait de l'incertitude quant aux mesures de réduction de la dette et il a confirmé en outre qu'il restait opposé à toute idée d'émettre des euro-obligations pour résoudre la question de la dette. «C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que beaucoup de banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au niveau du marché», a-t-il dit. En ce qui concerne les mesures prises dans la zone euro pour réduire la dette souveraine, il faut leur laisser le temps de faire leur effet et certains participants des marchés nourrissent des attentes irréalistes quant à la fréquence de ces mesures, a-t-il poursuivi. Une recapitalisation obligée du secteur bancaire européen risquerait quant à elle d'envoyer un mauvais signal aux marchés, en l'espèce celui d'une perte de foi de la part des autorités dans la capacité des mesures prises à réussir, a ajouté Josef Ackermann. Deutsche Bank, premier établissement bancaire allemand, a déjà prévenu qu'il lui serait plus difficile que prévu d'atteindre son objectif de 6,4 milliards d'euros de bénéfice annuel avant impôt. Avec la crise, les banques sont surveillées de particulièrement près, notamment au niveau de leurs fonds propres. Le Fonds monétaire international a appelé la semaine dernière à une recapitalisation urgente des établissements européens. De source européenne, on indiquait à Reuters que le FMI évaluait à 200 milliards d'euros les besoins en fonds propres des banques du Vieux Continent.